Son dernier coup de théâtre
Directeur de six salles de théâtre dans la capitale, Jean-Marc Dumontet n’a jamais déposé de dossier au fonds de soutien à la création, géré par l’Association pour le soutien du théâtre privé (ASTP). Un choix dont il se prévaut dans un entretien accordé le 21 février au Monde. « On crève des rentes dans ce pays », y cogne-t-il. Ces propos ont ulcéré la profession, dont Stéphane Hillel, directeur du Théâtre de Paris.
« Dumontet a une vision ultralibérale, c’est son droit. Mais a-t-il besoin pour cela d’attaquer un système vertueux sans lequel le théâtre privé serait mort ? » s’indigne le président de l’ASTP. Ce fonds de soutien n’a, en réalité, rien d’une rente. Sur chaque ticket d’entrée vendu, l’association de soutien collecte 5 %. Ce fonds est distribué au théâtre qui le demande, chacun pouvant déposer trois dossiers dans l’année. « On reçoit des aides. Si le spectacle monté marche, on rend l’argent. S’il ne marche pas, on le garde. On mutualise nos risques, c’est une caisse d’assurances entre théâtres, il n’y a là aucun argent public », explique Hillel. « Je ne suis pas certain que le président soit en matière culturelle aussi libéral que l’est son ami Dumontet », tance encore Hillel. Pourquoi alors avoir tapé si fort sur ce système ? « Il peut avoir le dessein de devenir un jour ministre de la Culture. » Peutêtre, auquel cas il n’est pas certain que cet emportement l’ait servi
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