Le Point

EXTRAITS. « J’AVAIS L’HABITUDE DE ME BROSSER LES DENTS AVEC DU SEL »

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Le grand conseil de John Wayne

« Après le succès d’“Alfie”, Shirley MacLaine m’a choisi pour lui donner la réplique dans “Un hold-up extraordin­aire”, qui devait être tourné à Hollywood (…). J’ai été emmené en quatrième vitesse dans une Rolls-Royce, direction une suite de luxe au Beverly Hills Hotel sur Sunset Boulevard, où je devais rester pendant les trois mois que durait le tournage. (…) Jane Russell, l’une des stars les plus célèbres et les plus sexy de Hollywood dans les années 1940 et 1950, m’a invité à déjeuner au Beverly Wilshire Hotel. John Wayne – alias “Appelle-moi Duke” – a fait se poser son hélicoptèr­e dans les jardins de l’hôtel avant d’entrer dans le vestibule à grandes enjambées, en tenue complète de cow-boy, en m’annonçant que j’allais devenir une star et en me donnant les conseils par lesquels j’ai commencé ce livre. “Et ne porte jamais de chaussures en daim, a-t-il ajouté. – Pourquoi ça ? – Parce que, a-t-il murmuré lentement, l’autre jour, pendant que je pissais, le type qui se trouvait à l’autre urinoir m’a reconnu et s’est tourné vers moi. Il m’a dit : ‘John Wayne, vous êtes mon acteur préféré’, et il a pissé partout sur mes chaussures en daim.” »

Quand on a été pauvre

« La première fois que je me suis senti vraiment riche, après avoir tourné dans “Ipcress, danger immédiat”, j’ai fait des dépenses folles que je n’avais jamais pu me permettre auparavant. Aussi stupide que ça puisse vous paraître, il s’est trouvé que ma priorité numéro un n’était pas de m’offrir une voiture de luxe ou des vacances à l’étranger, mais l’hygiène. Quand on est vraiment pauvre, on est souvent sale, aussi. J’avais l’habitude de porter la même chemise deux jours de suite, de me brosser les dents avec du sel, de me passer de shampoing et de dormir dans des draps sales parce que je n’avais pas d’argent pour aller au Lavomatiqu­e. J’ai donc dépensé des sommes astronomiq­ues en chemises, draps, serviettes de bain, chaussette­s, dentifrice et shampoing, sans compter la plus grande collection d’après-rasage au monde. (…) J’ai beau gagner beaucoup d’argent, je n’ai jamais perdu ce sentiment de panique et de terreur à l’idée de retomber dans la pauvreté. Je ne me sens jamais complèteme­nt en sécurité. Je crois que quand on a été pauvre, ce sentiment reste enraciné et ne nous quitte jamais. »

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