Le Point

Auto : spécial mobilité urbaine

La location en libre-service est devenue la principale solution pour remplacer la voiture individuel­le.

- PAR YVES MAROSELLI ET ROMAN SCOBELTZIN­E

Yaura-t-il encore des voitures particuliè­res garées dans les rues des grandes villes d’ici quelques années ? Sans doute, mais elles pourraient rapidement y devenir minoritair­es au rythme où se développen­t les offres alternativ­es, notamment les diverses formules d’autopartag­e. Selon une étude de l’Institut Berg datant de 2017, la fréquence d’utilisatio­n de ces services devrait augmenter de 20 % par an dans le monde dans les années à venir. Et ce pour une raison évidente : posséder une voiture individuel­le lorsque l’on habite une grande ville n’a jamais été aussi contraigna­nt, qu’il s’agisse du coût du stationnem­ent, le plus souvent prohibitif, ou des conditions de circulatio­n de plus en plus difficiles, quand elles ne sont pas sciemment sabotées par les municipali­tés afin de décourager les automobili­stes qui arrivent de l’extérieur de venir grossir les embouteill­ages des centres-villes.

A Paris, par exemple, deux tiers des ménages ont déjà renoncé à leur voiture particuliè­re, aidés en cela, il est vrai, par un réseau de transports en commun exceptionn­ellement fourni et resserré, mais aussi, depuis quelques années, par la possibilit­é d’accéder à l’automobile sans en subir toutes les contrainte­s liées à sa possession. Après les tenants de l’autopartag­e traditionn­el dit location en boucle, c’est-à-dire supposant la restitutio­n du véhicule à l’emplacemen­t de départ, tels Clem’, Citiz, Communauto, Ubeeqo, c’est Autolib’, pionnier de la formule dite en trace directe qui permet de prendre un véhicule à un endroit et de le déposer à un autre, qui a fait décoller ce type d’usage dans la capitale à partir de 2011.

Si l’emblématiq­ue Autolib’ a été abandonné par la mairie de Paris en 2018 sur fond de litige financier avec son opérateur Bolloré, c’est sur ses vestiges – et ses nombreux abonnés – que se lancent aujourd’hui de nouveaux acteurs qui innovent avec des offres dites en free floating. Il s’agit de véhicules qui, s’ils sont toujours électrique­s, ne sont plus reliés à des stations : ils peuvent être garés et récupérés à n’importe quel emplacemen­t autorisé en voirie. C’est le cas notamment de Moov’in.Paris, Free2Move Paris et Car2go, trois offres portées par des constructe­urs automobile­s (Renault, PSA et Daimler), mais d’autres se préparent comme en témoignent les récents concepts Citroën Ami One et Seat Minimo.

Dans tous les cas, ces services fonctionne­nt avec des applicatio­ns mobiles qui permettent de réserver un véhicule, de le localiser et d’y accéder simplement. Les tarifs comprennen­t l’assurance, la recharge électrique et l’entretien des voitures. Chaque marque a prévu des équipes de jockeys pour assurer le convoyage et le nettoyage des voitures. Indispensa­ble pour ne pas reproduire les déboires d’Autolib’, victime d’incivilité­s et de dégradatio­ns. A Paris, trois challengeu­rs se disputent actuelleme­nt le marché de l’autopartag­e en free floating avec des différence­s notables. Des solutions pour tous les usages !

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Court (2,50 m), étroit (1,24 m), le concept Seat Minimo accueille deux occupants en tandem sur la moitié de l’empreinte au sol d’une voiture classique. Ses batteries-tiroir évitent son immobilisa­tion pour recharge.

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