Retailleau, les idées à l’endroit
la France comme une myriade de communautés. Retailleau croit avoir percé la vraie nature d’Emmanuel Macron, pétri de « social-individualisme » teinté de multiculturalisme.
Quant à lui, qu’on ne l’appelle plus « conservateur » ! Les « mots piégés », comme il les surnomme, nuisent à la nuance. « On peut tout à fait vouloir à la fois “conserver” et “progresser” sans être pour autant ni “conservateur” ni “progressiste” », se défend-il.
Procès en couardise. Bruno Retailleau n’hésite pas à intenter aux responsables politiques, et au chef de l’Etat en particulier, un procès en couardise. Devant la double « insécurité » économique et culturelle éprouvée par une partie des Français, l’élu vendéen regrette leurs réticences à « réintégrer dans leur vocabulaire les mots que nos compatriotes attendent : nation, peuple, assimilation, transmission, autorité ». Plus globalement, il livre le programme de sa droite idéale, qu’il semble rêver avant tout sincère. Sans le nommer, il épingle Guillaume Peltier pour sa proposition d’augmenter le smic de 20 %, « fausse générosité ».
Dans cette quête de vérité, Retailleau esquisse les contours d’une droite qui, pour garantir l’universalité de la politique sociale, oserait poser la question de l’âge de départ à la retraite, ne rien céder sur le dimanche jour chômé et harmoniserlesdroitssociauxdestravailleurs. Enfin, loin du champ économique, reste le sujet actuel et épineux des liens entre la République et l’islam. L’occasion d’une mise au point : «Chaque individu nouvellement français ou accueilli sur notre territoire doit accepter que, si la République est laïque, la France dispose d’un héritage marqué par l’empreinte du christianisme. » Ambitieux
■
Editions de l’Observatoire, 286 p., 20 €.