Le sénateur LR publie « Refondation », un corpus idéologique pour la droite de demain.
Disons-le tout de suite: Bruno Retailleau est catholique pratiquant. Mais affirmer que c’est pour cette raison qu’il a plaidé en faveur de la candidature de François-Xavier Bellamy aux élections européennes serait une erreur. Si l’un et l’autre s’entendent politiquement, ce n’est pas pour un motif spirituel mais intellectuel : ils réfléchissent. Or, dans ce monde politique soumis à la pression de l’information en continu et donc de la réaction en continu, certains ont arrêté depuis bien longtemps.
Quelques mois après la parution du livre de son cadet, le sénateur vendéen publie un solide essai, « Refondation »*, réponse à la « recomconçoit position » politique espérée par Emmanuel Macron. Pas d’« attaques cinglantes » ni de « révélations fracassantes », il ne s’agit pas d’analyser ici l’échec de François Fillon à la présidentielle ni même de dresser l’inventaire d’une droite esquintée par les querelles de ses barons à l’ego parfois plus envahissant que les idées. En bon disciple de Hannah Arendt et de Philippe Muray, Bruno Retailleau a conçu son texte comme une critique non de la modernité mais du progressisme (à ne pas confondre avec le progrès) – et donc du macronisme – et de son prêt-à-penser idéologique, qui « appauvrit l’esprit public ». « Penser global, agir tribal », ainsi s’intitule le premier chapitre, déconstruction habile et acerbe du discours macronien, qui célèbre l’universalité mais
Retailleau épingle Emmanuel Macron, pétri de « social-individualisme » teinté de multiculturalisme.