Audacieuses spirales
Elégance. Fondée en 1985, Liaigre poursuit la recherche de nouvelles géométries.
Quel est le point commun entre l’Imperial Treasure, temple londonien de la gastronomie asiatique, le « Vertigo », l’un des yachts les plus primés au monde, et le motu de François Nars à Bora-Bora ? Ils sont nés sous le crayon affûté de la direction artistique de Liaigre. Dans la droite ligne de l’esprit de Christian Liaigre, qui se distingua dans les années 1980 par une architecture intérieure dépouillée, mais luxueuse, et reposant sur des matériaux naturels comme le bois, le bronze et le cuir, et des finitions sur mesure.
Un style épuré que s’est approprié Frauke Meyer, qui fut pendant dix-huit ans sa collaboratrice avant de devenir, en 2016, directrice artistique. Cette quadra d’origine allemande ne le connaissait pas avant de passer devant le jury dont il faisait partie lors de son oral de fin d’études à l’Ensad. Un style qu’elle qualifie de « radical et sans complexes ». « Christian Liaigre avait une ligne et la défendait, sans être influencé par des tendances. Au contraire, il dictait la tendance », confie-t-elle.
Aujourd’hui, Liaigre vit une révolution de velours. La maison se rapproche de sa clientèle internationale et développe un réseau limité de showrooms, uniquement en propre, en Europe, aux Etats-Unis et en Asie. La marque, historiquement ancrée rive gauche, a ouvert cet automne, rue du Faubourg-Saint-Honoré, son plus grand flagship, installé sur 800 mètres carrés. Une vitrine pour un mobilier contemporain de haute facture (dont tous les bois sont sourcés) qu’elle crée à la demande.
Autre spécialité de la maison : l’aménagement intérieur de yachts d’exception par Guillaume Rolland. Sur son bureau, aucun plan en 3D, mais du papier et des pots remplis de crayons. Chez Liaigre, tout, oui, tout, est dessiné à la main
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