Centres SOS mains, un recours massif mais inégal
URGENCES Vingt ans après leur premier livre blanc, les chirurgiens français de la Fédération des services d’urgence de la main récidivent avec un deuxième état des lieux. Le nombre de blessés est en augmentation constante (+ 32 %), une hausse supérieure à celle de la croissance démographique, avec plus de 2,1 millions de personnes par an. En 2017, 304 000 patients ont été opérés d’une pathologie urgente de la main, dont plus de 57 % dans les centres SOS mains, contre 10 % deux décennies plus tôt, un progrès considérable. De 33 centres le réseau est passé à 65 en France et dans les départements d’outre-mer (23 publics, 42 privés), auxquels s’ajoutent deux unités agréées en Suisse, cinq en Belgique et une au Luxembourg. « Le territoire est mieux couvert avec des centres assez facilement accessibles à moins de deux heures de route, sauf pour les patients des zones très retirées. Mais il existe des disparités importantes entre les régions », estime le rapport. Le taux de recours des blessés à ces services experts varie ainsi du simple (en BourgogneFranche-Comté, Normandie, Corse, Guyane, Réunion) au double (en Pays de la Loire et Martinique). Deux menaces pèsent sur ce système souvent envié à l’étranger : à court et moyen terme, la fuite des médecins seniors des hôpitaux publics vers les cliniques privées ; à plus long terme, une formation dévalorisée à cette chirurgie surspécialisée : de deux ans actuellement, la réforme des études médicales vient de la réduire à une seule année
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