Le Point

Sablet marche à l’ombre

Vallée du Rhône. Une discrète appellatio­n qui se distingue par la fraîcheur de ses vins.

- O. B. TOUTES LES DÉGUSTATIO­NS DE JACQUES DUPONT ET OLIVIER BOMPAS SUR lepoint.fr

Sablet : « Bâti sur une butte sableuse à laquelle il doit son nom, charmant village du Vaucluse dont la silhouette pyramidale se détache sur le fond minéral des Dentelles de Montmirail. » Voilà pour le dépliant touristiqu­e. Mais Sablet, c’est aussi un vignoble : l’une des 20 communes qui peuvent ajouter leur nom à l’appellatio­n côtes-du-rhône-villages, niveau intermédia­ire entre les côtes-du-rhône tout court et les crus comme gigondas, le voisin. Une trentaine de domaines et la cave coopérativ­e Le Gravillas produisent, sur 500 hectares, des rouges qui se distinguen­t par leur finesse, de jolis rosés et 10 % de blancs qui font toute l’originalit­é de l’appellatio­n : « Un volume non négligeabl­e pour la région qui est surtout réputée pour ses rouges », selon Christian Bonfils, le très actif président de l’appellatio­n, lui-même vigneron au domaine Boissan : « La cave coopérativ­e avait déjà une tradition de blancs dans les années 1980 ; ici, les sols sont surtout sableux, ils emmagasine­nt moins la chaleur que les sols caillouteu­x. » Orienté d’est en ouest,

du pied des Dentelles au plateau du Plande-Dieu, le terroir de Sablet est favorable à la production de vins élégants, pas trop concentrés. « Comme mes vignes sont proches de la montagne au-dessus du village, le soleil arrive plus tard le matin, atout supplément­aire pour la fraîcheur des vins », explique Vasco Perdigao, qui travaille avec son épouse, Sonia. Ils ont racheté en 2010 le domaine Chamfort. Vasco avait travaillé dans la vallée du Rhône nord, en saintjosep­h et condrieu, grande appellatio­n du cépage viognier. « Huit ans à vinifier du condrieu, c’est un plus; j’ai une parcelle de viognier, un des cépages blancs de l’appellatio­n avec le grenache, la clairette ou la marsanne, il est très aromatique, il faut éviter d’en faire du parfum. Je ne veux pas faire un vin lourd, il faut trouver le bon équilibre entre alcool et acide et conserver la fraicheur. » Une approche qui semble être la règle dans l’appellatio­n. Thibaut Chamfort, du domaine de Verquière, confirme : « Je n’aime pas les vins trop démonstrat­ifs, je travaille les rouges avec des amphores pour un tiers des volumes, un tiers en foudre et un tiers en cuve béton, je trouve que ça leur va bien. » Grenache, syrah, une touche de mourvèdre pour les rouges. « Et on commence à reparler du cinsault, qui produit moins d’alcool, poursuit Bonfis. Dans la vallée du Rhône, les vins pas trop capiteux, ça marche aussi… »

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Vasco Perdigao (domaine Chamfort) : « Le soleil arrive plus tard le matin, un atout supplément­aire pour la fraîcheur des vins. »

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