Paris n’est pas plus sale que par le passé
Entre les Parisiens et les rats qui investissent les rues de la capitale, la guerre est déclarée et sera au coeur des prochaines municipales.
On ne sait pas encore si le Parti animaliste, qui ne porte pas spécialement les bouchers dans son coeur, présentera des candidats aux élections municipales de Paris, dont tout indique qu’elles seront sanglantes. Sa position on ne peut plus tranchée en faveur d’une cohabitation pacifique entre « les humain.ne.s et les rat.te.s », illustrée par sa campagne d’affichage dans le métro « Arrêtons le massacre ! », risquerait de lui coûter de nombreuses voix. Pas question pour les animalistes de s’en prendre à « la population ratounesque, objet de mépris et de haine », estimée autour de 4 millions d’individus dans la capitale, soit deux par habitant.
Avec les embouteillages et les trottinettes électriques, les rats sont aujourd’hui un des sujets de conversation préférés des Parisiens. A leurs yeux, les rongeurs peu farouches apparaissent à la fois comme la conséquence directe et le vivant symbole, trottant, nocturne et repoussant, d’une capitale dont ils ont le sentiment qu’elle est devenue un véritable tas d’ordures et d’immondices.
La lecture de l’excellent « Le miasme et la jonquille », de l’historien Alain Corbin, suffit à rappeler que cette vision, largement partagée, d’un Paris d’une saleté inédite correspond peu à la réalité. La capitale a très longtemps eu des allures d’animalerie géante et de déchetterie à ciel ouvert exhalant, en permanence, d’insoutenables odeurs d’excréments, de sang, de fumier, de purin, de charognes et d’eau croupissante, sans oublier, pour relever le tout, les odeurs chimiques, d’acides ou d’ammoniac, émises par les nom