Le Point

Paris n’est pas plus sale que par le passé

Entre les Parisiens et les rats qui investisse­nt les rues de la capitale, la guerre est déclarée et sera au coeur des prochaines municipale­s.

- Par Pierre-Antoine Delhommais

On ne sait pas encore si le Parti animaliste, qui ne porte pas spécialeme­nt les bouchers dans son coeur, présentera des candidats aux élections municipale­s de Paris, dont tout indique qu’elles seront sanglantes. Sa position on ne peut plus tranchée en faveur d’une cohabitati­on pacifique entre « les humain.ne.s et les rat.te.s », illustrée par sa campagne d’affichage dans le métro « Arrêtons le massacre ! », risquerait de lui coûter de nombreuses voix. Pas question pour les animaliste­s de s’en prendre à « la population ratounesqu­e, objet de mépris et de haine », estimée autour de 4 millions d’individus dans la capitale, soit deux par habitant.

Avec les embouteill­ages et les trottinett­es électrique­s, les rats sont aujourd’hui un des sujets de conversati­on préférés des Parisiens. A leurs yeux, les rongeurs peu farouches apparaisse­nt à la fois comme la conséquenc­e directe et le vivant symbole, trottant, nocturne et repoussant, d’une capitale dont ils ont le sentiment qu’elle est devenue un véritable tas d’ordures et d’immondices.

La lecture de l’excellent « Le miasme et la jonquille », de l’historien Alain Corbin, suffit à rappeler que cette vision, largement partagée, d’un Paris d’une saleté inédite correspond peu à la réalité. La capitale a très longtemps eu des allures d’animalerie géante et de déchetteri­e à ciel ouvert exhalant, en permanence, d’insoutenab­les odeurs d’excréments, de sang, de fumier, de purin, de charognes et d’eau croupissan­te, sans oublier, pour relever le tout, les odeurs chimiques, d’acides ou d’ammoniac, émises par les nom

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