Evian, vingt-cinq ans déjà
D’abord petit tournoi organisé en Haute-Savoie, l’Evian Championship est devenu l’une des cinq compétitions majeures.
De nos deux Françaises en lice, aucune n’a pu voir les débuts de l’Evian Championship, qui s’appelait alors Evian Masters. C’est en 1994 qu’Antoine Riboud et son fils Franck mettent sur pied le tournoi d’Evian, avec l’idée d’accompagner les joueuses professionnelles et de leur offrir un événement à la hauteur. Le point de départ d’une route menée marche après marche, d’un rendez-vous pas comme les autres pour arriver au tournoi majeur.
Une série d’images de la compétition associant passé et présent permettent à Franck Riboud, président du tournoi, et
à son complice Jacques Bungert, de revenir sur le trajet parcouru en vingt-cinq ans. Impossible de parler de l’origine sans évoquer son fondateur, Antoine Riboud (photo ci-dessus). « Cette image de mon père devant la place du Golf est forcément assez personnelle , confie Franck Riboud, mais c’est surtout un beau résumé du chemin parcouru avec, d’un côté, mon père aux débuts du tournoi et, de l’autre, cette image des cinq coupes représentant les cinq tournois majeurs, dont l’Evian Championship. Une chose est sûre, il l’aurait aimé ce trajet… »
Dès le départ, en 1994, l’ambition de jouer dans la cour des grands était présente, avec en ligne de mire les références mondiales du monde du golf, et en premier le Masters d’Augusta, incontournable rendez-vous de début d’année, seul tournoi majeur du circuit masculin à se dérouler toujours sur le même parcours. « Ce n’est pas un hasard si, à l’origine, le tournoi s’appelait Evian Masters. La référence était très claire, explique Jacques Bungert. Ensuite, quand nous sommes devenus “majeur”, il a fallu changer le nom, à la demande du Tour américain, qui devait respecter ses obligations vis-à-vis d’Augusta. A l’époque, les joueuses considéraient Evian comme leur Masters. » Un tournoi ne serait rien sans les joueuses. Dès les premières éditions, les filles n’ont pas hésité à partir à l’autre bout de la planète pour rejoindre une petite ville perdue au fin fond de la Haute-Savoie. « A cette période, le golf féminin mondial était plutôt bien
équilibré entre Européennes et Américaines, l’Asie n’était pas aussi présente qu’aujourd’hui, rappelle Franck Riboud. Comme le tournoi se déroulait en été, période creuse sur le circuit américain, les meilleures Européennes venaient toutes. Laura Davies, qui joue toujours à 55 ans, symbolise, avec d’autres, comme Helen Alfredsson, cette fidélité des joueuses au tournoi. »
Le parcours a aussi beaucoup évolué, avec de très grosses modifications en 2013 pour le passage au statut de compétition majeure, et encore cette année avec une reprise du green du trou no 4, le trou no 18 qui devient un par-5, des départs reculés et des bunkers modifiés.
Le véritable tournant de son histoire, le tournoi le connaît en 2000, lorsqu’il est officiellement reconnu par le Tour américain et rejoint par le plus important et emblématique sponsor du monde du golf, l’horloger suisse Rolex. Une année qui sera la rampe de lancement et permettra le changement de statut en 2013. « Faire les choses au mieux, en avançant petit à petit, année après année, en s’améliorant chaque fois, c’est dans nos gènes et nous sommes fiers, au bout de vingt-cinq ans, d’en être arrivés là », conclut Franck Riboud. Contrat rempli ■
Franck Riboud, président du tournoi, et son complice Jacques Bungert entourent Angela Stanford, gagnante de l’édition 2018.