Le Point

« Il y avait matière à entreprend­re une procédure disciplina­ire ou à demander un retrait de l’habilitati­on de l’intéressé. »

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moire le témoignage d’un de nos collègues qui avait un doute sur le comporteme­nt prosélyte d’un jeune gardien de la paix, à sa sortie d’école. Il a fait un signalemen­t, l’intéressé a pris un avocat et tout le monde a fini par se coucher. »

Tabou. « Les policiers se sentent pris dans une injonction paradoxale quand on leur demande à la fois de lutter contre le racisme au sein de l’institutio­n et d’alerter la hiérarchie sur les signes de radicalisa­tion qu’ils pourraient rencontrer, y compris au sein de leur institutio­n, analyse le psychiatre Serge Hefez. Il n’y a pas que les policiers : les éducateurs de la Protection judiciaire de la jeunesse, les enseignant­s, les surveillan­ts pénitentia­ires sont pris dans la même difficulté. »

C’est peu dire que l’attentat de la Préfecture inquiète tous les corps à qui sont confiées des missions régalienne­s. D’autant que les décrets d’applicatio­n de la loi permettant de mettre en place le «rétrocribl­age» (des enquêtes administra­tives sur les agents déjà en fonction avant 2017) se font toujours attendre. Il n’y a pas que la police et l’armée (lire encadré ci-dessous) : l’administra­tion pénitentia­ire suscite aussi de grandes inquiétude­s. Les prisons constituen­t un haut lieu de radicalisa­tion pour les détenus de droit commun… et quelques agents. «La présence de surveillan­ts suspectés de radicalisa­tion n’est pas un fantasme, mais une réalité concrète, tout comme le risque d’ingérence qui l’accompagne. Entre 30 et 35 cas d’agents que l’on savait évoluer dans des mouvances religieuse­s rigoristes ont été repérés mais l’administra­tion se montre taiseuse », affirme Wilfried Fonk, secrétaire national de l’Ufap-Unsa Justice, qui

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