Le Point

Les algorithme­s contre les fraudeurs du fisc

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Cette petite cellule du fisc a fait, bien malgré elle, la une de l’actualité, début octobre, quand le gouverneme­nt a affiché dans son budget 2020 sa volonté de lui permettre de s’appuyer sur les données partagées – publiqueme­nt – par les contribuab­les sur les réseaux sociaux. Big Brother, atteinte aux libertés individuel­les, a-t-on entendu. De quoi parle-t-on ?

De 26 personnes sur les quelque

13 000 agents chargés du contrôle fiscal à la Direction générale des finances publiques, dont 6 scientifiq­ues des données, chargés d’améliorer le ciblage des contrôles fiscaux. Depuis 2017, ce commando industrial­ise le recours aux algorithme­s pour détecter les fraudeurs. Fin 2018, l’analyse massive de données par informatiq­ue était à l’origine de 14 % des 45 000 à 50 000 contrôles annuels, chiffre qui atteint désormais 23 %. En 2020, la proportion devrait passer à plus de 30 % et à 50 % à la fin du quinquenna­t. A partir de nombreuses données des déclaratio­ns fiscales, l’algorithme établit une sorte de portrait-robot du fraudeur, par exemple les caractéris­tiques typiques des restaurate­urs qui minorent leurs recettes, et sort une liste d’entreprise­s ou de personnes à contrôler. C’est ensuite au vérificate­ur, sur le terrain, de décider s’il lance un contrôle ou non. « Le problème, ce n’est pas forcément le nombre d’agents de contrôle, c’est de trouver les bons dossiers », explique Frédéric Iannucci, patron du service de contrôle fiscal. Dans ce cadre, Philippe Schall défend la possibilit­é d’utiliser les informatio­ns publiqueme­nt accessible­s sur les réseaux sociaux : « Il y a une part d’activité économique de plus en plus numérique qui n’est pas dans nos radars.

Si on se fonde uniquement sur les éléments déclaratif­s, on risque de ne contrôler que les personnes qui jouent le jeu. »

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Experts. La cellule « data mining » de Bercy.

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