Jean-Charles Mériaux « Il est déraisonnable de ne pas avoir d’actions »
En dépit du climat d’incertitudes, ces valeurs restent un des actifs les plus intéressants aujourd’hui.
Le risque de récession n’est pas aussi prégnant qu’on le dit. Cela fait cinq ans qu’on l’annonce aux EtatsUnis du fait de la longueur exceptionnelle de leur cycle de croissance ; l’attentisme en matière d’investissement pourrait nous y conduire, mais la consommation reste solide, aidée par les créations d’emplois, la hausse des salaires et la distribution de crédits. Ces indicateurs plaident pour un ralentissement économique plutôt que pour une récession. Il n’est pas raisonnable de rester à l’écart des actions, d’autant que les autres choix sont très chers – les prix de l’immobilier sont au plus haut. Les investisseurs ne sont pas à l’abri de mesures restrictives sur les loyers. En outre, le rendement de la pierre est obéré par une imposition forte des revenus fonciers et par l’impôt sur la fortune immobilière. A l’autre bout du spectre, la demande pour le non-coté est telle que les gestionnaires peinent à trouver des cibles à prix abordables et, surtout, la liquidité de ce type de placement est faible, voire inexistante. A contrario, les actions sont attractives, délivrant un rendement positif (3,2 %). Surtout, le capital se raréfie : profitant des taux bas, les entreprises arbitrent la dette contre les fonds propres, créant ainsi plus de valeur pour les actionnaires. Résultat, les valorisations pour un grand pan de la cote ne sont pas excessives.
Quels titres privilégier?
Les valeurs de croissance (aéronautique, luxe…) sont bien plébiscitées, à l’inverse des valeurs dites « value » (banques, matières premières, cycliques...). Ces dernières peuvent encore souffrir, mais les risques sont largement intégrés dans les cours. Les épargnants doivent avoir les nerfs solides et acheter à un horizon de cinq à dix ans. Les baisses doivent être perçues comme des occasions pour faire de bonnes affaires, car elles seront plus qu’effacées à moyen et long termes
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« Les épargnants doivent avoir les nerfs solides et acheter à un horizon de cinq à dix ans. »