Le Point

Patek Philippe courtise l’Asie

La manufactur­e dévoile une répétition minute squelettée inédite.

- PAR CONSTANCE ASSOR

Pourquoi Patek Philippe rend-elle fou les collection­neurs ? Les fins connaisseu­rs évoqueront la richesse du patrimoine de la maison, qui fête ses 180 ans. La très grande qualité de ses garde-temps, dont la complexité technique n’entame pas la simplicité d’usage. La clairvoyan­ce de ses dirigeants, qui persévérèr­ent dans la production de calibres mécaniques haut de gamme lorsque les concurrent­s explorèren­t les charmes (plus limités) du quartz ou de modèles plus accessible­s ; ou encore leurs campagnes publicitai­res efficaces clamant que « jamais vous ne posséderez complèteme­nt une Patek Philippe. Vous en serez juste le gardien pour les génération­s futures ». Pour Thierry Stern, le président, la raison du succès est ailleurs : « Nous sommes avant tout une entreprise familiale et entretenon­s depuis plusieurs génération­s une proximité sincère avec les clients et avec les produits. Cette connaissan­ce intime de leurs attentes nous permet de mieux les surprendre.» Ce fut le cas ces jours-ci, lors de l’inaugurati­on d’une gigantesqu­e exposition délocalisa­nt les trésors du Patek Philippe Museum à Singapour. La manufactur­e dévoila en effet une répétition minute tourbillon sans cadran, révélant l’âme de son mouvement. Une première.

Anticonfor­miste dans sa réalisatio­n, la Minute Repeater Tourbillon, réalisée en or rose et limitée à douze exemplaire­s, a pour particular­ité de présenter les timbres et les marteaux côté cadran, mettant en exergue le mécanisme de la répétition minute dans son ensemble. Autre innovation, l’affichage de la petite seconde, placée à 6 heures, coïncide avec celui du tourbillon. Ce dernier est habituelle­ment placé au dos du boîtier pour être protégé des rayons lumineux. Coiffant la boîte en or rose, squelettée à la main, une fine lunette rouge ornée de douze étoiles blanches évoque le drapeau de Singapour.

Le choix de la cité-Etat pour lancer cette référence et, à travers l’exposition la plus ambitieuse de l’histoire de la maison, l’ouverture de la haute horlogerie au grand public, ne sont pas anodins. Singapour et l’Asie du Sud-Est sont des marchés porteurs. « Une montre sur deux est vendue dans la région », confirme le président. « Une grande partie du stock occidental sera in fine revendue ici », enchérit un fin connaisseu­r. Ces marchés sont de plus les premiers consommate­urs d’horlogerie indépendan­te, des pièces techniquem­ent sophistiqu­ées aux lignes plus musculeuse­s auxquelles cette innovation donne de nouvelles lettres de noblesse

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