Le Point

Trois conseils si vous avez fauté à 20 ans 1 2 3

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Ne pas vous fâcher avec les témoins.

Nier en bloc.

Allumer des cierges et miser sur l’oubli. banni des médias qui l’avaient si chaleureus­ement accueilli. Meklat, un an et demi plus tard, fait paraître « Autopsie » (Grasset) ; un livre pour comprendre, dit-il au téléphone, qu’il a eu « la bêtise d’écrire ces choses et la bêtise de penser qu’elles ne seraient pas lues au premier degré ». Meklat aurait aimé, comme Moix, « être invité à s’expliquer à la radio ou sur des plateau télé face à des journalist­es qui prennent des pincettes ». En un clic, le jeune homme a supprimé son compte Twitter et tout son contenu.

« Matrix ». Mais peut-on encore effacer quoi que ce soit à l’heure d’Internet ? Meklat, qui compte sur l’effet d’oubli naturel de son passé, n’a pas souhaité recourir à un « nettoyeur d’e-réputation » par des spécialist­es qui fleurissen­t sur le Web. Parce que, « de la même façon qu’on peut descendre une carrière en deux secondes sur Internet, on peut retravaill­er une image digitale », nous explique François Estival, le patron d’une de ces sociétés, Guest Suite. Le procédé revient à contrecarr­er la mécanique de Google. Par exemple, le nom de Meklat est associé à ses tweets antisémite­s dès la deuxième occurrence, alors que, pour savoir que Michel Audiard écrivait « youpin » pour évoquer Joseph Kessel dans les années 1940, il faut passer quatre pages. Effacer ces horreurs commence par un nettoyage du « négatif », explique Estival. Soit une armada d’avocats qui envoie des mises en demeure de suppressio­n aux sites qui mentionnen­t le contenu sensible. Ensuite, on crée du « positif », pour « écraser » le contenu déshonoran­t. Un mécanisme de l’oubli qui reste assez… virtuel. « Parce qu’on ne peut pas faire totalement table rase, il existe toujours un lien hébergé quelque part », poursuit Estival. Et parce que, chez Google, « on a un peu perdu le contrôle », affirme le chef d’entreprise. Ce qui ne va pas s’arranger avec la nouvelle version de Google, RankBrain, « pas loin du film “Matrix” », selon l’expert. Pourra-t-on encore, demain, cacher quoi que ce soit ? Une chose est sûre : l’oubli n’existera plus

 ??  ?? Aveu. A 78 ans, Günter Grass avouait « un secret qui le hantait depuis toujours » : avoir intégré la Waffen-SS à 17 ans (à dr. sur la photo).
Aveu. A 78 ans, Günter Grass avouait « un secret qui le hantait depuis toujours » : avoir intégré la Waffen-SS à 17 ans (à dr. sur la photo).

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