Jennifer Flay,
directrice de la Fiac : « Un peu de douceur dans le fracas du monde. » Le Point:
Qu’attendre de cette édition 2019 de la Fiac ?
Jennifer Flay :
De l’éblouissement, de l’étonnement et de la gravité, aussi. La Fiac se veut partie prenante des grands sujets de société comme le climat, les migrations, le genre, qui seront abordés à travers la programmation, notamment les conférences de la Conversation room, au Grand Palais. Il ne faut pas rater, dans le jardin des Tuileries, une oeuvre particulièrement engagée comme « Garden », de l’Autrichien Lois Weinberger : un petit morceau de terrain dans lequel la nature est rendue à elle-même. Ou la bâche de l’artiste nigérian Emeka Ogboh, tendue sur la palissade qui cache une partie du chantier du Grand Palais (lire l’encadré page 114). Chacun interprète comme il veut. De nombreuses associations lèveront des fonds pendant la manifestation. Nous veillons aussi à améliorer nos performances énergétiques : les parois entre les stands sont en bois et utilisables pendant une dizaine d’années. La moquette est recyclable, les éclairages sont des leds et la nourriture récoltée par les restaurants de la Fiac est redistribuée chaque jour à des associations.
C’est l’année de l’engagement?
C’est l’année des remèdes. La notion de don est fondamentale cette année. L’oeuvre monumentale de Kusama sur la place Vendôme se veut, dit l’artiste, un message d’amour pour les Français. Et un hommage à la nature dans ce qu’elle a de plus généreux. L’amour, la recherche de l’équilibre spirituel a toujours guidé Kusama, qui a lutté contre les idées reçues dans le New York des années 1960 où il n’était pas facile d’être une artiste femme et japonaise. Symétriquement, l’avenue Winston-Churchill accueille l’oeuvre d’un jeune artiste, Vivien Roubaud, qui a imaginé cinq grandes centrifugeuses de chantier qui produisent des barbes à papa. A côté des oeuvres graves montrées pendant la Fiac, un peu de douceur dans le fracas du monde !
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