Imane Farès
l’Afrique politique
Femme d’affaires d’origine sénégalolibanaise, Imane Farès est une complète autodidacte dans le commerce de l’art. Ses premiers artistes, elle les a trouvés sur Internet. Galeriste, elle en rêvait. Et puis quand un local s’est libéré en face de son domicile, elle a sauté le pas. C’était il y a dix ans. Elle a tout de même gardé son ancien job : elle exporte en Afrique des matériaux de construction. « Ce travail me permet d’être libre de mes choix artistiques. » Ilfautdirequesonactionseconcentre sur une niche : l’art politique en Afrique et au Moyen-Orient. « Làbas, les artistes sont plus engagés. Un instinct vital les conduit à s’exprimer. » Elle a vendu plusieurs de ses découvertes à des institutions prestigieuses comme la Tate de Londres, le musée d’Art contemporain de Chicago ou le Centre Pompidou. A la Fiac, elle fait distribuer gratuitement 3 000 bouteilles d’une bière particulièrement épicée, mise au point par l’artiste nigérian Emeka Ogboh (né à Lagos en 1977). Sa mise à disposition peut être interprétée comme une invitation à fraterniser, ou à découvrir « le goût des autres ». Dans cette réflexion sur l’altérité, Emeka Ogboh réalise une série de photos reproduites sur une bâche à l’extérieur du Grand Palais. Elle montre des hommes et des femmes noirs qui portent un teeshirt sur lequel est inscrit : « Quand il y en a un, ça va… » Le sous-entendu ne peut être plus politique
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