Mignonne allons cueillir des fleurs
Poche. Il est tout petit, tout mignon, et c’est le cadeau idéal ! Car non, la poésie n’est pas réservée à un public d’initiés. Cette « hésitation prolongée entre le son et le sens », comme disait Valéry, est partout et tout le temps, elle marque toutes les vies et toutes les mémoires, des récitations de l’enfance jusqu’au marbre des pierres tombales où l’on grave, parfois, un vers en dernier hommage au défunt. Qui ne se souvient de quelques vers du « Sonnet à Marie » de Ronsard, de « Mon rêve familier » de Verlaine, de « La courbe de tes yeux » d’Eluard, de « L’albatros » de Baudelaire ou d’une morale des fables de La Fontaine ? Ce présent, c’est une anthologie. Anthos legein, en grec, signifie « cueillir des fleurs», et cueillir – sauf à tondre la prairie – c’est choisir. Ce minivolume, tout en proposant un panorama de cinq siècles de poésie, n’échappe pas à cette règle. Du Moyen Age à nos jours, de la Bretagne aux Pyrénées, du voyou Villon à Grand Corps Malade, de l’alexandrin au slam, à chacun donc de se promener à son pas dans le grand peepshow poétique orchestré par le professeur, journaliste et écrivain Jean-Joseph Julaud
■ « La petite anthologie de la poésie française », de Jean-Joseph Julaud (First, 320 p., 3,99 €).