Hausses mesurées des prix de l’assurance en 2020
Bonne nouvelle : l’an prochain, les hausses de prix des assurances auto et multirisque habitation devraient se calmer, même si elles restent légèrement supérieures à l’inflation. Le cabinet de conseil spécialisé Facts & Figures les estiment entre 1 et 2 %. Actuaris, qui se livre au même exercice d’anticipation, évoque une augmentation de 1,5 à 2 % pour l’auto et de 1,5 % pour l’habitation.
C’est un changement notable par rapport aux années précédentes, qui ont vu se produire des augmentations de tarifs plus importantes. Selon Actuaris, l’assurance habitation subissait une hausse de 3 % par an ces dernières années et l’assurance auto – plus concurrentielle –, une hausse de 7 % en moyenne depuis 2012. Pour l’assurance auto, les observateurs expliquent ces évolutions par un double phénomène. D’un côté, « la fréquence des accidents corporels a baissé de 12 % depuis dix ans, celle des accidents matériels a diminué de 23 % », note ainsi Facts & Figures. Mais moins d’accidents ne signifie pas pour autant moins de dépenses pour les assureurs, car le coût moyen des sinistres corporels augmente et les frais de réparation automobile s’envolent bien plus vite que la hausse des prix. « En 2018, note Actuaris, le prix des pièces détachées a progressé de 4,6 %, celui des frais de peinture de 3,2 % et celui de la main-d’oeuvre de 2,5 %. » En cause ? Les progrès technologiques des voitures, désormais bardées de capteurs en tout genre, et l’évolution de leur conception : l’augmentation du nombre de toits panoramiques, par exemple, a entraîné une hausse sensible des dépenses de bris de glace. Le coût de la maind’oeuvre s’explique, lui, par la plus forte technicité des réparations, qui nécessite une meilleure formation des ouvriers qui s’en chargent. S’y ajoute un autre élément : le renforcement du contrôle technique, qui conduit à changer plus souvent les pare-brise au moindre éclat. Les actuaires d’Actuaris se montrent cependant confiants dans l’avenir : « Avec l’augmentation du nombre de voitures intelligentes, dotées de systèmes de surveillance de la vigilance ou des pneus, les accidents devraient être moins fréquents. » De plus, à compter de l’an prochain, la concurrence ouverte sur les pièces détachées devrait faire baisser le prix des réparations. Mais deux éléments vont peutêtre contrecarrer ces progrès : le retour de la limitation à 90 km/h sur les routes à deux voies pourrait entraîner une nouvelle hausse des accidents et de leur gravité, et le vote d’un projet de loi pourrait conduire les assureurs à indemniser les conducteurs fautifs de leur préjudice au titre de la responsabilité civile, alors qu’ils doivent aujourd’hui avoir souscrit une garantie « individuelle conducteur » pour espérer être indemnisés pour leurs propres dommages. L’assurance habitation, elle, profite d’une année 2019 marquée par une moindre sinistralité, après une année 2018 ayant connu de nombreux événements climatiques, en particulier les inondations. « Les dégâts des eaux sont la première cause des sinistres, note Actuaris, mais ce n’est pas la première cause des coûts. » C’est en effet l’incendie qui arrive en tête des indemnisations, suivi par les événements climatiques et le vol
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