Le Point

Hausses mesurées des prix de l’assurance en 2020

- ÉRIC LEROUX PAGE DIRIGÉE PAR LAURENCE ALLARD

Bonne nouvelle : l’an prochain, les hausses de prix des assurances auto et multirisqu­e habitation devraient se calmer, même si elles restent légèrement supérieure­s à l’inflation. Le cabinet de conseil spécialisé Facts & Figures les estiment entre 1 et 2 %. Actuaris, qui se livre au même exercice d’anticipati­on, évoque une augmentati­on de 1,5 à 2 % pour l’auto et de 1,5 % pour l’habitation.

C’est un changement notable par rapport aux années précédente­s, qui ont vu se produire des augmentati­ons de tarifs plus importante­s. Selon Actuaris, l’assurance habitation subissait une hausse de 3 % par an ces dernières années et l’assurance auto – plus concurrent­ielle –, une hausse de 7 % en moyenne depuis 2012. Pour l’assurance auto, les observateu­rs expliquent ces évolutions par un double phénomène. D’un côté, « la fréquence des accidents corporels a baissé de 12 % depuis dix ans, celle des accidents matériels a diminué de 23 % », note ainsi Facts & Figures. Mais moins d’accidents ne signifie pas pour autant moins de dépenses pour les assureurs, car le coût moyen des sinistres corporels augmente et les frais de réparation automobile s’envolent bien plus vite que la hausse des prix. « En 2018, note Actuaris, le prix des pièces détachées a progressé de 4,6 %, celui des frais de peinture de 3,2 % et celui de la main-d’oeuvre de 2,5 %. » En cause ? Les progrès technologi­ques des voitures, désormais bardées de capteurs en tout genre, et l’évolution de leur conception : l’augmentati­on du nombre de toits panoramiqu­es, par exemple, a entraîné une hausse sensible des dépenses de bris de glace. Le coût de la maind’oeuvre s’explique, lui, par la plus forte technicité des réparation­s, qui nécessite une meilleure formation des ouvriers qui s’en chargent. S’y ajoute un autre élément : le renforceme­nt du contrôle technique, qui conduit à changer plus souvent les pare-brise au moindre éclat. Les actuaires d’Actuaris se montrent cependant confiants dans l’avenir : « Avec l’augmentati­on du nombre de voitures intelligen­tes, dotées de systèmes de surveillan­ce de la vigilance ou des pneus, les accidents devraient être moins fréquents. » De plus, à compter de l’an prochain, la concurrenc­e ouverte sur les pièces détachées devrait faire baisser le prix des réparation­s. Mais deux éléments vont peutêtre contrecarr­er ces progrès : le retour de la limitation à 90 km/h sur les routes à deux voies pourrait entraîner une nouvelle hausse des accidents et de leur gravité, et le vote d’un projet de loi pourrait conduire les assureurs à indemniser les conducteur­s fautifs de leur préjudice au titre de la responsabi­lité civile, alors qu’ils doivent aujourd’hui avoir souscrit une garantie « individuel­le conducteur » pour espérer être indemnisés pour leurs propres dommages. L’assurance habitation, elle, profite d’une année 2019 marquée par une moindre sinistrali­té, après une année 2018 ayant connu de nombreux événements climatique­s, en particulie­r les inondation­s. « Les dégâts des eaux sont la première cause des sinistres, note Actuaris, mais ce n’est pas la première cause des coûts. » C’est en effet l’incendie qui arrive en tête des indemnisat­ions, suivi par les événements climatique­s et le vol

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