L’empereur Naruhito
En France, l’ex-président François Hollande sort du bois pour réformer les institutions de la République. Mais « les fleurs tombées ne retournent pas à leurs branches », pourrait lui répondre, citant un proverbe japonais, le tout nouvel empereur Naruhito, 59 ans, incarnation d’une société qui n’a pas l’intention de se réformer. Du moins dans ses rituels politiques, dont certains n’ont pas changé depuis plus de mille ans. Pourquoi les changer, d’ailleurs, vu leur qualité esthétique ? Jeux de rideaux, effets de kimono, autocouronnement entériné par les trois « banzaï » d’un Premier ministre en frac, la journée d’intronisation, ou plutôt de « révélation au monde » du 126e empereur du Japon, avait une sacrée allure. Même l’impératrice Masako, qu’on disait déprimée, semblait sourire sous ses 20 kilos d’étoffe. Il y avait, il faut dire, un arc-en-ciel au-dessus du palais : la république a Marianne, mais l’empire, la déesse du soleil Amaterasu
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