Le Point

Les réseaux du dictateur oeuvrent en sourdine sur plusieurs fronts.

- PAR CLÉMENT PÉTREAULT

Le scénario varie peu. A chaque manifestat­ion autour de la question kurde, les services de police sont en alerte. Depuis le lancement de l’offensive turque dans le nord de la Syrie, les villes de Mulhouse et de Strasbourg, par exemple, ont connu trois manifestat­ions pour la défense du Rojava (le Kurdistan syrien). Toutes ont été traversées par de brefs mais intenses moments de tension, notamment lorsque les cortèges kurdes ont croisé de jeunes militants pro-Erdogan. Par trois fois, les autorités ont dû intervenir. Le 12 octobre, à Strasbourg, les policiers se sont interposés entre des manifestan­ts qui se poursuivai­ent dans la rue. Les 16 et 19 octobre, à Mulhouse, la police a tiré des gaz lacrymogèn­es et plusieurs personnes ont été interpellé­es au cours de ces événements, comme souvent dès qu’il s’agit de manifestat­ions qui impliquent des partisans du président Erdogan.

La France s’est habituée aux poussées de fièvre politiques sporadique­s, à l’importatio­n des conflits étrangers sur son sol : coup d’Etat à Ankara, élections en Turquie, guerre en Syrie… La pièce qui se joue sur la scène internatio­nale se décline quasi systématiq­uement dans sa version française. Les autorités anticipent ces transposit­ions locales – parfois violentes – des tensions turco-syriennes, car un activisme intense autour des questions géopolitiq­ues turques s’est développé en France, et tout particuliè­rement en Alsace.

D’abord parce qu’on y croise une importante communauté turcophone, mais surtout parce que cette région, au coeur de

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