Une inflation parmi les plus élevées du monde

le peso argentin a chuté d’environ 50 % (1 euro valait 65 pesos le 22 octobre). L’inflation devrait atteindre 55 % fin 2019. « Le président, Mauricio Macri, a commis deux grandes erreurs. Il n’a pas eu le courage de s’attaquer tout de suite à l’énorme déficit public du pays avec un vrai plan de rigueur et il a trop cru en sa politique monétaire, avec une ouverture très agressive aux capitaux étrangers », affirme l’économiste Luciano Cohan, de Seido. « Si le prochain président ne règle pas les problèmes structurels, comme le déficit public et la dette, l’Argentine peut renouer avec une inflation à trois chiffres », craint-il. Le chômage a atteint son plus haut niveau depuis treize ans (10,6 % fin juin). Pis, la pauvreté a bondi à plus de 35 % de la population. Plus de 10 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté. Le pays pourrait bientôt signer le 9e défaut de paiement de son histoire (lire l’encadré page suivante), s’il ne rembourse pas le gigantesque prêt de 57 milliards de dollars que lui a octroyé le FMI. Après la crise de 2001, voici venu le temps de la « Macrise » de 2019…

« Ici, nous pouvons vivre en toute sécurité. Nos quatre enfants peuvent jouer et faire du vélo dans la rue, ce qui n’est plus possible ailleurs », confient Natalia et Alejandro, devant la piscine de leur luxueuse villa de 600 mètres carrés du Golf. Ce couple d’entrepreneurs dans les nouvelles technologies va voter, lors de la présidentielle du 27 octobre, une fois encore pour Mauricio Macri, un entrepreneur de centre droit, comme eux, qui « a tenté de rétablir les valeurs du travail, de l’éducation et du respect des institutions, qu’avaient détruites Cristina Kirchner et ses alliés péronistes ». Grâce à la vente en 2016 de sa société et à ses revenus en dollars, Alejandro sait qu’il est un privilégié dans un pays où il n’y a pas de prêt immobilier. « C’est le seul endroit au monde où il faut payer cash sa maison ou sa voiture », déplore-t-il. La vie de la famille s’organise dans un périmètre restreint. Le père, polo Ralph Lauren et handicap 0, joue au golf en face de chez lui sur le parcours de 18 trous conçu

« Nous luttons au jour le jour en n’achetant que des produits de base au supermarché. » Maria, qui vit de l’autre côté des grilles de Nordelta