Le Point

LE VIRAGE FASCISTE DES PEAKY

- JULIE MALAURE

Série. Les Gitans de Birmingham font une entrée fracassant­e dans leur 5e saison. Un certain jeudi noir de 1929, Wall Street s’effondre et l’empire financier construit par les Peaky Blinders avec. Partie de rien, cette famille de parias nés dans une roulotte a gravi tous les échelons de la société en seulement quatre saisons. Cette fois, elle est attaquée par le clan écossais des Pilly boys. Thomas Shelby (Cillian Murphy), chef de meute au regard azur des Peaky, réplique, retourne l’offensive en sa faveur, pour une remise à flot des finances par un trafic d’opium avec les Chinois. L’esthétique est somptueuse, les clairs-obscurs dignes de FantinLato­ur, mais la violence est telle qu’elle laisse craindre, tant on a le coeur qui cogne, que la série ne verse dans la caricature d’elle-même. Quand, rebond formidable, entre en scène un salaud superbe, Oswald Mosley (Sam Claflin), fondateur de l’Union fasciste britanniqu­e. Il a la beauté du diable, abat ses cartes dans la décadence de l’avant-dernier épisode fou lors d’une bacchanale dans le manoir des Shelby. Moment charnière, passage des années 1920 aux années 1930, où le rouge vire au brun, où le communisme se transforme en fascisme, où Shelby fricote avec le parti qu’il tente désespérém­ent de neutralise­r

■ « Peaky Blinders », 5e saison en 6 épisodes, en avantpremi­ère sur Netflix et sur Arte dès le 24 octobre.

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Le gang des Peaky Blinders : trafic, krach et politique.

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