Le grand maître de la pré-Renaissance
Cimabue n’est, en termes de postérité, ni Léonard de Vinci ni Caravage, mais les historiens de l’art lui accordent une attention majeure. Cet artiste, qui fut le plus grand maître à Florence dans la seconde partie du XIIIe siècle, connu pour avoir pris sous son aile Giotto, se libéra des canons figés de l’art byzantin pour prêter vie à ses compositions en faisant onduler les silhouettes et en donnant une psychologie aux personnages. C’était le premier pas vers l’immense Renaissance italienne. L’expert parisien Eric Turquin, auréolé par son audience dans la presse en juin au sujet d’un Caravage dont on discutait l’attribution et qui a été vendu en transaction privée pour une somme inconnue, cherche à renouveler l’exploit. Cette fois, il propose aux enchères à Senlis cette peinture sur bois de Cimabue estimée à 4 millions d’euros. Si l’artiste est rarissime, son marché reste très étroit. L’oeuvre, d’un format modeste (20,3
x 28,5 cm), a été redécouverte dans une cuisine, à Compiègne. Elle représente une des stations de la Passion du Christ. Deux autres scènes appartiennent à la National Gallery de Londres et à la Frick Collection de New York. Les musées devraient être intéressés.
Le 27 octobre, Senlis, https://www.interencheres.com.