L’entrisme d’Erdogan en France
l’Europe, fait l’objet de toutes les attentions de la part des réseaux proches du président turc. « L’instrumentalisation de la diaspora turque reste à l’ordre du jour pour le pouvoir d’Ankara. Mais aux thèmes de mobilisation “classiques”, comme la négation du génocide arménien et les accusations lancées contre les Kurdes autonomistes du PKK, se sont ajoutés celui de la dénonciation de la politique israélienne vis-à-vis des Palestiniens et celui de la dénonciation de l’islamophobie, en France en particulier. Ces deux sujets permettent de “ratisser” large, bien au-delà de la seule communauté turque de France », explique la journaliste Ariane Bonzon, autrice de « Turquie, l’heure de vérité » (Empreinte, 2019).
Maillage. Les réseaux qui permettent le contrôle social de la communauté et la conduite d’un agenda politique gravitent autour des institutions locales et européennes grâce à un maillage d’organisations non gouvernementales, d’associations, de partis politiques et de structures religieuses de tous types. C’est par exemple en Alsace qu’est né le Parti égalité et justice (PEJ), une émanation politique à tendance communautariste de l’association Cojep, qui structure et accompagne les réseaux d’Erdogan sous couvert d’oeuvrer « pour la justice, l’égalité et la paix ». Ce parti, qui « donne rendez-vous » aux prochaines municipales, défend notamment l’idée d’un « moratoire sur la laïcité » et lutte contre « l’enseignement de la théorie du genre » à l’école [lequel, rappelons-le, n’existe pas, NDLR]. En Alsace toujours, les organisations kurdes ont également pignon sur rue, tout comme l’opposition kémalisme
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