L’incontrôlable
Dans son livre, Alexandre Benalla revient largement sur ses affaires et ses fréquentations.
«L’installation au Maroc, mauvaise idée. Tu oublies.» Le « feu rouge » de l’Elysée, comme l’écrit Alexandre Benalla, arrive par SMS à l’automne 2018. L’ancien chargé de mission vient de faire vivre un été épouvantable à Emmanuel Macron et le cabinet du chef de l’Etat, désireux d’éviter tout nouveau scandale, lui fait savoir qu’il serait bien qu’il renonce à ses nouveaux projets. Un an plus tard, le voilà qui ouvre un compte Twitter et annonce la création de son entreprise de conseil en sécurité installée… au Maroc. Au diable la recommandation de son ancien employeur, quand bien même serait-il le président de la République : Alexandre Benalla est incontrôlable. Aussitôt débarqué de l’Elysée, le voilà qui se montre en compagnie d’hommes d’affaires sulfureux. Le Château, qui voulait de la discrétion, va être servi.
Entre deux rendez-vous dans le 8e arrondissement de Paris, AlexandreBenallaserendàLondres, où il rencontre Alexandre Djouhri – « Il me fait rire avec ses histoires incroyables(…) Mais nous n’avons qu’une complicité… amicale», écrit-il. Puis il entame une série de déplacements, au côté de Philippe Hababou Solomon – un intermédiaire très implanté en Afrique et plusieurs fois mis en cause par la justice – parfois pour des rendez-vous professionnels, parfois pour profiter du yacht de son hôte aux Bahamas.
S’agissant de son coffre-fort, qui abritait ses armes, il affirme l’avoir fait déménager par peur d’un cambriolage.
En sa compagnie, Alexandre Benalla s’envole pour Istanbul et Israël. Au Cameroun, l’ambassadeur de France, croisé au Hilton de Yaoundé, fait mine de ne pas le voir. Au Tchad, il s’entretient avec le président Idriss Déby, surpris de le voir ici une semaine avant un voyage officiel d’Emmanuel Macron.
Voici donc, finalement, comment l’ancien M. Sécurité du candidat En Marche ! à la présidentielle résume ses affaires et ses amitiés sulfureuses : de bonnes occasions. Et Benalla de trouver des excuses à tout. S’il reconnaît une « erreur » dans l’utilisation de ses passeports diplomatiques, il affirme que c’est un collaborateur de l’Elysée qui les lui a restitués fin septembre 2018, lui suggérant qu’ils étaient « encore