Maisons de naissance : ça fonctionne !
MATERNITÉ Bilan globalement positif pour les huit maisons de naissance expérimentées dans l’Hexagone et les départements d’outremer depuis 2015. Ces lieux où l’on accouche de façon « naturelle », accolés à des maternités, sont nés malgré les réticences d’une majorité des gynécologues accoucheurs. Dirigée par Anne Chantry, une équipe de recherche Inserm-CNRS-université Paris-Descartes a évalué scientifiquement leur fonctionnement. Sur
649 femmes prises en charge en 2018, 506 y ont accouché aidées par des sages-femmes (78 %) et 143 ont été transférées pendant le travail pour accoucher dans les maternités partenaires (22 %). Au total, l’accouchement dans ces maisons a représenté moins de 0,1 % des naissances vivantes ayant eu lieu en France cette année-là. Plus de 99 % des femmes y ayant accouché respectaient les critères médicaux d’éligibilité. Moins de 3 % ont subi une rupture artificielle de la poche des eaux, plus de 90 % ont accouché spontanément, 6,5 % ont accouché par voie basse à l’aide de forceps ou de ventouse, 3,3 % ont eu une épisiotomie et 3 % une césarienne. Des taux bien plus bas qu’en maternité (respectivement 28 %, 52 %, 33 %, 13 % et 15 %). Les maisons de naissance expérimentales françaises ont des résultats « comparables » à celles existant à l’étranger, conclut l’évaluation, « en particulier un niveau de sécurité satisfaisant et une très faible fréquence d’intervention ». Il existe plus de 150 maisons de naissance aux EtatsUnis, 169 au Royaume-Uni, une centaine en Allemagne et 25 en Suisse
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