Politique : chacun son régime
L’anecdote est contée par Thierry Solère, député (LREM) des Hauts-de-Seine. A l’ouverture de la XVe législature, le 27 juin 2017, la buvette du palais Bourbon est prise d’assaut par les nouveaux élus. Le barman écarquille les yeux quand un inconnu lui réclame un Red Bull. Le soir-même, son stock de Coca-Cola zéro est épuisé. Il n’a pas fait comme Vatel, il ne s’est pas suicidé, mais le limonadier de l’Assemblée garde de cet épisode un léger traumatisme. La consommation de vin est en chute libre. Et il n’y a plus grand monde pour lui commander une « douillette », cette double entrecôte (400 grammes) à qui l’ex-judoka avait prêté son nom. En revanche, c’est un défilé de livreurs Uber Eats. Au grand dam de leurs aînés, les députés du nouveau monde se font livrer des sushis dans leur bureau.
Les ministères, aussi, sont à la diète. Enfin certains. A l’hôtel du Petit Monaco, où est installé le secrétariat d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes, on est loin d’être chez les Rainier. Pas une goutte d’alcool, poke bowl et thé au jasmin pour tout le monde.
Au Sénat, c’est un tout autre régime. Son président,
a raté le virage de la nouvelle cuisine et ne se refuse rien : ni le gras, ni le bon, ni le pinard. L’un de ses visiteurs l’entend encore sonner son collaborateur : « Mon petit, rapportez-nous donc le petit chablis d’hier, il était très bien ! » En bon chasseur, « Gégé »
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Larcher, Gérard