Le Point

Autrefois snobés par la Place Vendôme, les diamants de laboratoir­e, plébiscité­s par des milléniaux soucieux d’éthique et d’écologie, s’invitent à la fête.

- PAR MARINE DE LA HORIE, AVEC FABRICE LÉONARD

«Diamonds are forever »… susurrait Shirley Bassey. Les analystes du cabinet de conseil Bain & Company se montrent moins optimistes. Alors que la production annuelle de diamants est estimée à environ 160 millions de carats, soit une trentaine de tonnes, les réserves s’amenuisent – ces mêmes experts estiment le repli de la production mondiale de 1,5 à 2% par an jusqu’en 2024. Dans le même temps, la demande ne baisse pas : selon le Collectif Diamant, fervent défenseur des diamants naturels, en 2017 59 % de la demande autour de cette gemme provient de la génération Y. Des milléniaux à la fois connectés et écolos, que cherchent à séduire à tout prix les marques. Dans ce contexte, les gemmes de synthèse fabriquées en laboratoir­e, de 30 à 40% moins chères que les gemmes naturelles, intéressen­t le grand public et le monde de la joaillerie. Leur percée n’est pas sans rappeler l’avènement des perles de culture, popularisé­es par Mikimoto, puis par le joaillier de la place Vendôme Fred dans les années 1950.

Le joaillier iconoclast­e qui compte imposer les diamants de synthèse place Vendôme se nomme Courbet. Un clin d’oeil au peintre communard, célèbre pour avoir voulu déboulonne­r… la colonne Vendôme. Cette jeune griffe, fondée par Manuel Mallen, ancien dirigeant de Poiray, et la directrice artistique Marie-Ann Wachtmeist­er, se revendique « écologique », utilisant uniquement de l’or recyclé, issu de déchets électroniq­ues ou

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