Autrefois snobés par la Place Vendôme, les diamants de laboratoire, plébiscités par des milléniaux soucieux d’éthique et d’écologie, s’invitent à la fête.
«Diamonds are forever »… susurrait Shirley Bassey. Les analystes du cabinet de conseil Bain & Company se montrent moins optimistes. Alors que la production annuelle de diamants est estimée à environ 160 millions de carats, soit une trentaine de tonnes, les réserves s’amenuisent – ces mêmes experts estiment le repli de la production mondiale de 1,5 à 2% par an jusqu’en 2024. Dans le même temps, la demande ne baisse pas : selon le Collectif Diamant, fervent défenseur des diamants naturels, en 2017 59 % de la demande autour de cette gemme provient de la génération Y. Des milléniaux à la fois connectés et écolos, que cherchent à séduire à tout prix les marques. Dans ce contexte, les gemmes de synthèse fabriquées en laboratoire, de 30 à 40% moins chères que les gemmes naturelles, intéressent le grand public et le monde de la joaillerie. Leur percée n’est pas sans rappeler l’avènement des perles de culture, popularisées par Mikimoto, puis par le joaillier de la place Vendôme Fred dans les années 1950.
Le joaillier iconoclaste qui compte imposer les diamants de synthèse place Vendôme se nomme Courbet. Un clin d’oeil au peintre communard, célèbre pour avoir voulu déboulonner… la colonne Vendôme. Cette jeune griffe, fondée par Manuel Mallen, ancien dirigeant de Poiray, et la directrice artistique Marie-Ann Wachtmeister, se revendique « écologique », utilisant uniquement de l’or recyclé, issu de déchets électroniques ou