Toulouse-Lautrec : quatre testaments et un enterrement.
A-t-on profité de la vulnérabilité de l’héritière du peintre au château du Bosc ? Enquête.
Ils se sont introduits dans sa vie jusqu’à figurer sur son avis de décès, paru sans bruit dans La Dépêche du Midi, le 16 août 2016. Nicole Tapié de Celeyran est morte quatre jours plus tôt, dans sa 92e année, ne laissant aucun héritier derrière elle. Cet été-là, ce sont donc ses descendants par cousinage qui prennent la plume pour informer les habitants de Camjac, le petit village de 600 habitants où elle vivait, entre Albi et Rodez, que les funérailles auront lieu le lendemain. Sur la petite brève qui annonce la funeste nouvelle dans le journal local, des noms à particules, les d’Uston de Villeréglan, les Bruns d’Arre et les Beauxd’Albenas, qui composent cette grande famille. Mais un patronyme, qui ne figurait pourtant pas sur l’arbre généalogique, sort du lot et attire le regard : Putzola, JeanClaude, et sa femme, Corinne. Le couple est sorti de nulle part un an plus tôt et le voilà dans la rubrique nécrologique. Le début d’une longue querelle, intime et judiciaire : les Putzola ont été mis en examen pour « abus de faiblesse », « faux et usage de faux » et « détournement de fonds ». La justice les soupçonne d’avoir capté le patrimoine de Nicole, descendante de Toulouse-Lautrec et héritière du château du Bosc, splendide demeure du XIIe siècle, classée aux Monuments historiques, joyau de notre patrimoine, où le peintre passa son enfance et une partie de son temps libre.
Tout commence en août 2015. Nicole, qui réfléchit à l’époque à la meilleure solution pour faire vivre longtemps après sa mort le château de Toulouse-Lautrec, rencontre pour la première fois les Putzola par l’intermédiaire d’Agnès, une cousine par alliance. Ces derniers l’éblouissent, lui assurent avoir l’habitude de ce genre de choses ; en un tour de main, voilà qu’un Institut ToulouseLautrec voit le jour, censé rempla