Le Point

Des atouts mode

Le retour de la jupe-culotte et des médailles n’est pas un simple copié-collé vintage : c’est l’affirmatio­n de la maîtrise de soi.

- G. D.

frontières du luxe. Les collection­s capsules accessible­s de Vanessa Seward pour La Redoute sont aussi truffées de références à la bourgeoise, mais en osant le pas de côté. « Elle est plus rock qu’autrefois, indique la créatrice. Elle a aussi envie d’intemporel­s dans son vestiaire pour les garder plus longtemps et consommer juste. C’est aussi pourquoi ma collection se limite à 40 pièces, en trois temps ou livraisons. »

La néobourgeo­ise 2019 serait-elle donc le signe d’une poussée conservatr­ice ? C’est peu probable, car elle est plus subtile qu’il n’y paraît. Cette silhouette n’est pas un copier-coller de celle des années 1970. Les volumes sont redéfinis, moins étriqués. Elle possède quelque chose de cru, de brut, qui la rend moderne. Il était donc naturel que la jupe-culotte, imaginée par le couturier Paul Poiret dans les années 1910, se porte avec un chemisier légèrement transparen­t ou un teddy en agneau et s’accessoiri­se de lunettes de soleil style aviateur et de bottes hautes en cuir. Cette pièce se marie aussi avec un petit pull à col rond et aux bords côtés. Il est décliné en cachemire, mohair ou shetland chez Alexandra Golovanoff, From Futur ou Officine générale, et on s’amuse à le réveiller avec un jean flare, une jupe longue fluide et des bijoux forts en strass. D’un bijou à l’autre, il n’y a qu’un pas. La médaille, parée de symboles religieux, protecteur­s ou mystiques, est le nouveau terrain de jeu des joailliers – de Cartier à Chanel joaillerie en passant par Messika Paris, Chaumet ou Dior joail

L’eau de Cologne triomphe dans les parfumerie­s. Logique, elle est par essence une fragrance cochant toutes les cases de la modernité en 2019 : elle a une histoire – au cours de laquelle on croise Napoléon, qui la dégustait sur du sucre –, elle est fluide avant l’heure – hommes, femmes et autres genres peuvent la porter indifférem­ment – et elle se prête volontiers à toutes les variations de luxe – tous en déploient, de Chanel à Dior via Celine ou bien encore Exemplaire, la marque de Jean-Victor Meyers, discret dynaste de L’Oréal. Il demeure que cette avalanche camoufle un autre retour en grâce, plus discret sans doute mais plus persistant, celui d’une eau de toilette masculine qui pourrait presque être une cologne. Adoré par tous, ce jus a un nom : Pour un homme, de Caron. Depuis 1934, il fleure bon la lavande et les mouchoirs des grands-pères des beaux quartiers. Il ne prétend rien et ne s’est jamais décliné en flankers. Il est au monde de la parfumerie ce que le PEL est au bon père de famille : un placement sûr dont les enfants profiteron­t un jour – le rachat de Caron par les Rothschild, branche Edmond, participe de cette assurance tranquille. Pour un homme décline ainsi des valeurs bourgeoise­s sans pour autant rimer avec ennui : les femmes l’ont toujours aimé, voire adopté. Mieux qu’un doudou pour nostalgiqu­es, une signature de goût. Le bon

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Anthony Vaccarello pour Saint Laurent.
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Hedi Slimane pour Celine.
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