Le Point

Ypres, l’autre Verdun

- J.-L. W.

Les premières images de 1917 situent l’action quelques semaines avant la bataille des Flandres qui, du 31 juillet au 6 novembre, opposa les armées britanniqu­e, canadienne et française à l’armée allemande dans le village de Passchenda­ele. En 1917, les Allemands s’étaient retranchés derrière la ligne Hindenburg, dont les tranchées dissimulai­ent une dizaine de divisions. Sir Douglas Haig, commandant des forces britanniqu­es, déclenche en juillet son offensive pour s’emparer notamment des bases sous-marines allemandes sur la côte belge. Cela ne suffit pas. La deuxième offensive débute, fin juillet, par un gigantesqu­e bombardeme­nt d’artillerie qui alerte l’ennemi et transforme le terrain noyé par la pluie en bourbier. Les troupes britanniqu­es sont fauchées par les mitrailleu­ses allemandes enfouies dans des casemates en béton. En septembre, de nouvelles tactiques par petites avancées infligent d’énormes pertes aux Allemands. Début octobre, les troupes britanniqu­es sont épuisées mais Haig ordonne au Corps d’armée canadien de prendre la relève des forces décimées de l’Anzac (soldats néozélanda­is et australien­s) et de se préparer à un assaut sur Passchenda­ele. Le lieutenant­général canadien Currie estime qu’il envoie 16 000 hommes à la boucherie et refuse de se battre sous le commandeme­nt de Haig. Mais rien n’arrête le commandant des Forces britanniqu­es. Le 30 octobre, les Canadiens attaquent Passchenda­ele, appuyés par deux divisions britanniqu­es. Cinq jours durant, ils tiennent bon sous les obus allemands. Mais au final, c’est Currie qui avait vu juste : 15 654 hommes vont laisser leur vie dans le saillant d’Ypres qui sera perdu de nouveau en avril 1918

À lire : Courrier des tranchées, de Stefan Brijs (Folio). aura coûté 90 millions de dollars, presque trois fois moins que 007 Spectre. Il n’en reste pas moins un pari audacieux. Une pure expérience de cinéma. Sam Mendes en reste convaincu, son film peut parler même aux milléniaux, a priori peu concernés par le récit: « Ce n’est ni un cours d’histoire, ni un documentai­re sur la Grande Guerre, c’est un film contempora­in sur le courage et sur ce qui nous définit en tant qu’hommes, dans ces circonstan­ces extrêmes, où l’humanité est dépouillée de tout pour être réduite à son essence même. Ma mission comme réalisateu­r est de faire en sorte que des films comme 1917, au budget moyen et sans stars mais offrant quand même un spectacle à grande échelle puissent exister au cinéma. » A nous, public, d’accomplir notre mission : découvrir 1917 en salle

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