Le Point

Ce qui se mijote pour la suite

A mi-parcours du quinquenna­t, le président veut se concentrer sur le service après-vente de ses réformes.

- PAR MARC VIGNAUD

Àl’Élysée, on travaille déjà sur l’après-réforme des retraites en cette année charnière de 2020, pour ne pas enfermer le président dans ce dossier miné. C’est d’ailleurs Edouard Philippe qui a été mis en première ligne sur le régime universel. Le chef de l’État, lui, veut mettre l’accent sur le reste de son action réformatri­ce. Il pense évidemment déjà à sa réélection. Emmanuel Macron se prépare ainsi à muscler la «lutte contre le communauta­risme ». « Un important travail interminis­tériel » mené sous les radars devrait être dévoilé très bientôt, fait-on savoir à l’Élysée. Il concernera beaucoup de domaines, de l’enseigneme­nt aux services publics en passant par le secteur associatif. Objectif : aboutir « avant les municipale­s ».

Promotion. Emmanuel Macron veut aussi occuper le terrain de l’écologie, central pour la conquête de l’opinion. Il doit ainsi se rendre, vendredi 10 janvier, devant la Convention citoyenne pour le climat, cette assemblée de 150 citoyens tirés au sort pour réfléchir aux meilleurs moyens d’accélérer la lutte contre le réchauffem­ent. Déjà, lors de ses voeux, le chef de l’État avait souligné qu’il attendait beaucoup des propositio­ns de cette assemblée populaire. Sa dernière cession de travail est programmée début avril. Le gouverneme­nt s’est engagé à reprendre les actions proposées ou à expliquer son refus.

À plus court terme, l’Élysée prépare la promotion de l’action présidenti­elle sur le plan économique, pour la troisième semaine de janvier. Emmanuel Macron souhaite communique­r sur les succès de sa politique pour accroître les investisse­ments étrangers en France. Afin de montrer que le secteur industriel est en train de rebondir, le président souhaite caler une réunion avec des patrons d’entreprise­s de taille intermédia­ire. Par ailleurs, une loi de financemen­t pluriannue­lle de la recherche devrait être votée, sur le modèle de ce qui se fait pour l’armée. L’objectif est de redonner des moyens et de la visibilité aux chercheurs.

Cet agenda souligne que le président entre désormais dans une phase de pure promotion de l’action menée pendant deux ans et demi, période durant laquelle il a méthodique­ment fait adopter les principale­s réformes promises lors de sa campagne présidenti­elle et même un peu plus : la réforme de l’indemnisat­ion du chômage n’avait pas été annoncée, pas plus que celle de la SNCF.

Encore ? L’heure est à la vérificati­on de la bonne applicatio­n des nombreux chantiers déjà engagés pour que les Français en voient enfin les fruits. Baisse drastique de la fiscalité du capital, diminution de l’impôt sur les sociétés mais aussi des ménages ; réforme du Code du travail ; bouleverse­ment de l’enseigneme­nt par l’apprentiss­age et de la formation profession­nelle ; grand plan d’investisse­ment dans les compétence­s ; réforme de la fonction publique – avec un recours accru aux contractue­ls –, loi sur la libération de la constructi­on dans le logements : la plupart des réformes économique­s et sociales du quinquenna­t sont dans le rétroviseu­r. Restent quelques dossiers encore à venir, comme la réforme de la dépendance et son financemen­t, ou déjà en chantier, comme le revenu universel d’activité, qui doit fusionner, au minimum, le RSA, la prime d’activité et les allocation­s logement. L’ambition réformatri­ce sera-t-elle relancée à l’approche de la présidenti­elle ? « La question de nouvelles réformes se posera peutêtre », glisse-t-on à l’Élysée. Mais on pense surtout à « quelques mesures symbolique­s »

« La question de nouvelles réformes se posera peut-être », glisse-t-on à l’Élysée. On pense surtout à « quelques mesures symbolique­s ».

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Paris, 7 janvier. Les principaux acteurs gouverneme­ntaux de la réforme des retraites – Édouard Philippe (Premier ministre), Muriel Pénicaud (ministre du Travail), Agnès Buzyn (ministre des Solidarité­s et de la Santé), Olivier Dussopt (secrétaire d’État auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics) et (caché, à dr.), Laurent Pietraszew­ski (secrétaire d’État chargé des Retraites) se rencontren­t sur le perron du ministère du Travail.
Pénibilité. Paris, 7 janvier. Les principaux acteurs gouverneme­ntaux de la réforme des retraites – Édouard Philippe (Premier ministre), Muriel Pénicaud (ministre du Travail), Agnès Buzyn (ministre des Solidarité­s et de la Santé), Olivier Dussopt (secrétaire d’État auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics) et (caché, à dr.), Laurent Pietraszew­ski (secrétaire d’État chargé des Retraites) se rencontren­t sur le perron du ministère du Travail.

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