Gros sous et petits arrangements… Nicolas Perruchot les dénonçait déjà en 2011.
Quesepasse-t-ildanslasalle6549 du palais Bourbon, le jeudi 27 octobre 2011, à 9 heures ? Il faut imaginer, car le show, d’une durée de deux heures et cinq minutes, se déroule à huis clos. Dans cette pièce austère aux murs verdâtres, Bernard Thibault, alors numéro un de la CGT, lève la main droite : « Je le jure », déclare-t-il aux parlemantaires qui l’ont convoqué au sujet des « mécanismes de financement des syndicats ». Depuis le 31 août 2011, une commission d’enquête de l’Assemblée nationale s’est lancée sur la piste de l’argent des syndicats et exige la « vérité, toute la vérité, rien que la vérité ». Défi de taille : jamais la question n’avait été posée aussi sérieusement. Menée par le député Nouveau Centre Nicolas Perruchot, la commission va entendre 100 protagonistes – administrations, centrales, grandes entreprises publiques…
Comme ses confrères de FO (Jean-Claude Mailly) et de la CFDT (François Chérèque), Thibault a traîné des pieds pour répondre aux députés. C’est la première chose qu’il va leur dire, d’ailleurs, ce 27 octobre 2011. « Loin de moi l’idée de contester la pleine liberté qu’a votre Assemblée de constituer quelque commission que ce soit, mais nous n’avons pas encore compris les véritables motivations de cette création qui coïncide avec l’entrée en vigueur de (…) la loi du 20 août 2008. » Ce texte prévoit en effet que les organisations syndicales publient leurs comptes dès lors que leurs ressources excèdent 230 000 euros. En fait, s’il permet d’y voir un peu mieux dans les caisses des organisations, il ne donne pas accès aux tuyaux de l’usine à gaz qu’est le financement des syndicats. L’arrosage s’effectue à plusieurs niveaux, visibles et invisibles. Les subventions de l’État, des collectivités locales, des organismes sociaux pleuvent. Les entreprises soutiennent financièrement leurs syndicats. Il y a aussi les magots brassés par les comités d’entreprise, tenus en majorité par la CGT : 407 millions chez EDF, 89 millions à la SNCF, sommes normalement dévolues aux salariés.
Sans parler des aides indirectes, avec la mise à disposition de personnel issu de la fonction publique ou des entreprises privées. Cette contribution n’est pas valorisée dans les comptes. Personne ne connaît le volume de travailleurs qui oeuvrent pour la CGT et consorts et, pourtant, sont payés par d’autres.
Au total, des milliards d’euros sont mis à contribution pour huiler le dialogue social à la française. Il y a urgence à y voir plus clair. Mais voilà, fait inédit sous la Ve République, une fois les auditions bouclées fin 2011, le rapport de synthèse est rejeté par la commission à l’origine des travaux. Que s’est-il passé ? Les élus UMP et PS ont pour la plupart voté contre. Le PCF avait refusé de participer à cette commission… Il faudra attendre que Le Point publie le premier tome, en 2012, pour briser cette omerta. Mais ce document va de pair avec un se
L’arrosage s’effectue à plusieurs niveaux, visibles et invisibles. Les subventions pleuvent.