Une succession encore lointaine
Avec le temps, l’héritier a appris à faire le dos rond. «Je suis blindé, armé, bétonné face aux critiques et aux jalousies, affirme-t-il. Mon père aussi avait été attaqué. Apparemment, les Lagardère ont des personnalités très clivantes. Mais je m’en moque, je n’ai aucune vanité. Ce qui compte n’est pas ma propre personne. Je voudrais seulement que mon groupe, qui a été complètement repensé, soit mieux compris, mieux analysé par l’extérieur. » Son côté «fuyant comme un savon» fait-il de lui un incompris ? Paie-t-il son aversion aux dîners en ville, lui qui fréquente peu les patrons, et un seul politique, son ami Nicolas Sarkozy? Décide-t-il de parler afin de mieux vendre son groupe? «Il n’en est pas question! Depuis 2003, j’ai refusé plusieurs sollicitations. Mais je ne les ai même pas étudiées. Cela aurait été trahir JeanLuc que d’accepter de vendre Lagardère. » Lui, l’homme qui d’ordinaire évite le conflit, entend triompher d’Amber, «ces activistes qui jouent les Robin des bois» mais veulent surtout faire sauter la commandite par actions. « Mais elle ne bougera pas. Le Qatar, qui est un important actionnaire, me fait entièrement confiance et me soutient depuis son entrée au capital », assène-t-il. À 58 ans, Arnaud Lagardère confesse n’avoir « pas encore prévu » sa succession. Son fils cadet, Émery, 24 ans, pourrait intégrer le groupe… « Je suis très éloigné d’un quelconque départ… Je peux vous garantir que je vais rester encore plusieurs décennies à la tête de mon groupe », déclare-t-il
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