Banque : les Gafa reviennent à la charge
Malgré quelques déboires, les Gafa n’ont pas dit leur dernier mot. Après avoir pénétré dans le secteur des moyens de paiement avec Google Pay, Apple Pay, Amazon Pay et, bientôt, Facebook Pay, ils devraient cette année intensifier leur offensive dans les services bancaires. Cette année, Google proposera des comptes courants à ses clients. Baptisé « Cache », ce projet a été mené en partenariat avec Citigroup, une des plus grosses institutions financières, et un établissement de crédit dépendant de l’université Stanford. Amazon, qui discute avec J. P. Morgan, pourrait suivre. Leurs objectifs ? Plus que pour une diversification de leurs activités, la banque les intéresse pour la collecte de données qui lui est associée : revenus de la famille, habitudes de consommation… Les Gafa maîtrisent certes les outils – les géants du Web peuvent construire un parcours numérique fluide et un marketing efficace –, mais l’association avec un partenaire bancaire établi leur fournit la légitimité encore nécessaire dans le monde feutré de l’argent et la connaissance pour s’insérer dans un environnement très réglementé. En Europe, notamment en France, leur expansion, si elle est inexorable, devrait demander un peu plus de temps. Plusieurs banques ont été approchées. Mais les Gafa se heurtent tout d’abord à l’éclatement de la zone – aucun établissement ne peut leur ouvrir tous les marchés – et donc à la nécessité de devoir négocier des accords pays par pays. Les autorités européennes et nationales ont ensuite édicté des règles relativement draconiennes en matière de protection des données à l’instar du Règlement général sur la protection des données (le fameux RGPD), rendant l’opération d’autant moins attrayante que, dans un environnement de taux négatifs, les marges des banques ont été élimées
■