Le Point

Audition de Philippe Chabin, ancien secrétaire du comité d’établissem­ent Clientèle de la SNCF

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(Procès-verbal de la séance du jeudi 13 octobre 2011)

« Les salariés des comités d’établissem­ent de la SNCF appartienn­ent le plus souvent (…) à la même cellule syndicale que leurs employeurs, ce qui induit un rapport de force où le salarié est toujours perdant. Les cas de harcèlemen­t moral se multiplien­t (…) et de nombreuses condamnati­ons ont été prononcées en la matière.

Pour ce qui me concerne, j’ai observé en 2005, à la fin de mon deuxième mandat, une anomalie, que j’avais remarquée depuis 2001 : une partie de la dotation sociale, qui aurait dû être réservée au comité d’entreprise (CE) que je dirigeais, ne lui revenait pas. La direction de la SNCF, que j’ai interrogée, m’a renvoyé vers ma fédération syndicale, où l’on me répond depuis 2001 que “ce n’est pas le moment de parler de ça” ou que, “camarade, il y a des enjeux qui vous dépassent” – phrase symbolique fréquemmen­t entendue. (…)

À mon arrivée, à l’inverse, nous avions acquis des appartemen­ts qui avaient permis d’améliorer les fonds propres du CE et de garantir sa pérennité financière. Or la CGT refuse ces investisse­ments, comme elle refuse les chèques-vacances. Lorsque j’ai mis en place ces derniers, je me suis fait insulter et la fédération a commencé à s’intéresser à moi. Avec 10% du budget, nous avions institué un système d’épargne, conforme du reste aux orientatio­ns de la CGT, qui permettait à 1 500 personnes de bénéficier de chèques-vacances dont

elles ne disposaien­t pas auparavant. ■

La CGT refuse de recourir à ce système dans lequel l’argent n’est pas contrôlabl­e, même si le CE de la SNCF accepte les chèquesvac­ances en paiement lorsqu’ils émanent des conjoints des agents. Alors même que la CGT a contribué à établir ce système dans les années 1980, elle préfère demander davantage de dotations sociales. »

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