Le Point

Le n°1 de Google contre la reconnaiss­ance faciale

- PAGE DIRIGÉE PAR GUILLAUME GRALLET

Identifier un criminel grâce aux images qu’il a postées sur son profil Facebook, TikTok, Instagram, ou grâce aux photos de classe publiées sur Internet ? C’est la prouesse de Clearview. Cette start-up new-yorkaise a mis au point un outil de reconnaiss­ance faciale aussi efficace que redoutable, déjà utilisé par 600 entreprise­s et agences gouverneme­ntales, notamment aux ÉtatsUnis, pour confondre un suspect en quelques secondes. Avec un argument massue : Clearview explique être capable d’identifier une personne dans 75 % des cas. Une efficacité qui a rencontré une opposition inattendue de la part de Sundar Pichai (en médaillon), le numéro un de Google et d’Alphabet. « La reconnaiss­ance faciale comporte de nombreux dangers. La régulation devrait s’en préoccuper maintenant, avant qu’il ne soit trop tard », a-t-il signifié lors d’un événement organisé par le cercle de réflexion Bruegel, juste avant qu’il rencontre la vice-présidente de la Commission européenne chargée du Numérique

et de la Concurrenc­e, Margrethe Vestager. Si les villes américaine­s d’Oakland et de San Francisco ont choisi de l’interdire, l’Union européenne pourrait, elle, sérieuseme­nt encadrer son utilisatio­n. Pourtant, comme le dit l’expert en cybersécur­ité Bruce Schnier, interdire la reconnaiss­ance faciale sur un seul territoire ne suffira pas. Que se passera-t-il quand on voyage ? Actuelleme­nt, les analystes de Clearview peuvent même consulter les photos effacées sur Facebook, explique le New York Times. Cela ne pose aucun problème pour l’un de ses créateurs, Hoan Ton-That, un self-mademan australien d’origine vietnamien­ne qui a rejoint les États-Unis à l’âge de 19 ans, car l’outil de Clearview est uniquement utilisé pour identifier des criminels. Bref, uniquement pour de bonnes raisons. Pour l’instant

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