I e n s e u l e a i t b s sd a n e c s u n v i l l a g e d e m
Pénélope Bagieu, 37 ans, féministe revendiquée, a reçu aux États-Unis pour ses « Culottées » l’équivalent de l’oscar de la meilleure BD.
onnaissez-vous Agnodice, cette gynécologue contrainte de se travestir en homme dans la Grèce antique pour pouvoir exercer son art et son métier ? La rappeuse afghane Sonita Alizadeh, que sa mère a voulu vendre 9 000 dollars, qui devaient servir à payer la dot de la femme que l’un de ses frères comptait épouser? Ou encore l’Indienne Phoolan Devi qui, après avoir été mariée de force à 11 ans, violée et déshonorée, devint la reine des dacoïts, c’est-à-dire des brigands? Pénélope Bagieu est devenue un véritable phénomène de société avec Culottées (plus de 450 000 exemplaires vendus), ses portraits de femmes puissantes ayant marqué l’Histoire par leur lutte contre le patriarcat et les normes du genre. La série, sur le point d’être adaptée en pastille animée sur France 5, a été traduite dans de nombreuses langues et a obtenu en juillet dernier, à San Diego, le prix Eisner – l’équivalent d’un oscar de la meilleure BD.
Lorsque l’on se hasarde à dire qu’elle a parcouru bien du chemin depuis la parution, en 2008, du premier tome de Joséphine – qui narrait les mésaventures sentimentales d’une trentenaire et avait fait de Bagieu le symbole d’une bande dessinée parfaitement légère et inoffensive –, la dessinatrice fronce les sourcils, pare et, à la fin de l’envoi, touche : « Cadavre exquis, qui n’est pas précisément une bande dessinée “légère” et qui a été publiée chez Gallimard, est parue en même temps que le troisième tome de Joséphine.
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