Macron plane-t-il à 10 000 ?
néanmoins à qui elles s’adressent. Aux Français, qui le jugeraient flou sur ces questions sensibles ? Au très frileux groupe parlementaire LREM, pas vraiment sur sa ligne autour de ces thématiques-là ? En septembre 2019, au sol cette fois (à Paris), Macron avait secoué sa majorité à propos de l’immigration : « Devons-nous être le parti bourgeois ou pas ? » Quel a été l’effet concret de ce discours ? On le cherche encore. La lutte contre le communautarisme et l’islamisme n’était pas la priorité du candidat Macron. Cela devient aujourd’hui un de ses sujets prioritaires. Or, dans cette matière explosive, il n’a pas de doctrine. Au sein de la macronie existent deux visions difficilement conciliables. On l’a vu il y a quelques mois encore après l’attaque de la mosquée de Bayonne par un ancien militant du Front national. Tandis que le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, exprimait dans un tweet sa solidarité et son soutien à « la communauté musulmane », celui de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, évoquait « nos compatriotes musulmans ». Le même Blanquer, lorsqu’il a déclaré que « le voile n’était pas souhaitable dans notre société », a été peu soutenu au gouvernement, à l’exception de Gérald Darmanin, Bruno Le Maire et Marc Fesneau. Emmanuel Macron ne pourra longtemps se contenter d’envoyer des ballons d’essai.
À un moment, même les idées les plus brillantes ont besoin de revenir sur terre
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