Le dernier message de Leila Janah
Connaissez-vous Tolbi ? Il s’agit d’un objet connecté mis au point par un groupe d’élèves ingénieurs de l’École supérieure polytechnique de Dakar. Doté d’un capteur d’hygrométrie, il est capable de renseigner sur le besoin d’arrosage des plantes de manière extrêmement localisée, permettant de précieuses économies d’eau. Il est accessible via un téléphone basique et s’adresse à des personnes qui ne savent pas forcément lire et écrire grâce à la transmission d’informations dans les langues locales, comme le wolof. Basée au Sénégal, la fondatrice de la société, Dicko Sy, utilise également le wolof pour communiquer des informations aux agriculteurs. Ces derniers sont invités à prendre des photos de plantes qu’ils estiment malades. Dictaf Corporation leur donne alors des informations sur les symptômes et les traitements chimiques et biologiques à mettre en oeuvre pour protéger leur production dans plusieurs langues : le wolof, le lingala, le swahili, l’anglais ou encore le français.
Utiliser l’intelligence artificielle pour aider les plus pauvres à s’en sortir : c’est ce qui a motivé tout au long de sa vie Leila Janah, qui vient de s’éteindre à l’âge de 37 ans. Cette femme américaine d’origine indienne a créé Samasource, qui compte quelque 11 000 salariés et a noué des partenariats avec des entreprises comme Walmart, General Motors ou Microsoft. Son dernier tweet, en novembre (« Il y a onze ans, quand je me suis lancée en voulant utiliser l’intelligence artificielle pour aider les Africains avec de grandes entreprises, tout le monde croyait que j’allais échouer »), résonne comme un message d’espoir
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