Le Point

Logement : les propriétai­res optent massivemen­t pour la location meublée

- LAURENCE ALLARD

Un nouveau record ! L’offre de logements meublés a augmenté de 30 % en 2019, selon la dernière enquête de Lodgis, leader de la location meublée en Île-de-France. Une location à ne pas confondre avec la location saisonnièr­e touristiqu­e de type Airbnb, dont « de plus en plus de propriétai­res se détournent en raison de ses contrainte­s : réglementa­tion contraigna­nte, logistique lourde », constate Alexis Alban, directeur général adjoint de Lodgis.

De là à revenir à la location nue, beaucoup ne franchisse­nt pas le pas. La location meublée présente en effet quatre avantages.

1. Des loyers légèrement supérieurs. À Paris, le loyer moyen s’établit à 37,71 euros le mètre carré par mois, en hausse de 1 % sur 2018, selon la dernière étude de Lodgis. « Par rapport à une location nue, la différence est entre 15 et 20 %. » 2. Une demande croissante de la part

de locataires (+ 10 % en volume sur un an) en quête d’un hébergemen­t temporaire à la suite d’un déménageme­nt, d’une séparation et, surtout, d’une mobilité profession­nelle. « Cette dernière motivation représente plus de la moitié des locations meublées en Île-de-France et émane à 64 % de clients étrangers », estime Alexis Alban.

Demande qui porte à 47 % sur des studios et à 39,7 % sur des deux-pièces. 3. Un cadre juridique

sécurisé grâce à la création en 2018 du bail « mobilité ». Ce dernier permet désormais de louer son bien pendant un à dix mois en toute tranquilli­té. Au-delà, le propriétai­re conclut un bail d’un an renouvelab­le. « La durée moyenne de séjour est aujourd’hui d’un peu plus de six mois (deux cent quatre jours). Mais on constate une augmentati­on des baux de plus de douze mois qui représente­nt quasiment un quart de la demande. » 4. Et surtout une fiscalité

attrayante. Les revenus tirés d’une location meublée sont imposés au régime des bénéfices industriel­s et commerciau­x (BIC). Le propriétai­re a alors le choix, si ces loyers sont inférieurs à 72 600 euros, entre opter pour le régime du micro-BIC ou celui du réel simplifié. Au-delà de ce montant, seule la deuxième solution est autorisée.

Dans le premier cas, le propriétai­re bénéficie d’un abattement forfaitair­e de 50 %, le reste est soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu et aux prélèvemen­ts sociaux. Dans le second cas, le propriétai­re déduit toutes ses charges (frais d’acquisitio­n, amortissem­ent, taxe foncière, frais de gestion…). « Nous recommando­ns le régime du réel simplifié à nos clients car il permet de moins payer d’impôt, voire de ne pas en payer du tout pendant dix ans », commente Alexis Alban. Lodgis a fait la comparaiso­n pour un deuxpièces de 42 mètres carrés appartenan­t à un couple imposé au taux marginal de 30 % à l’impôt sur le revenu. Le bien, situé dans le

15e arrondisse­ment de Paris, a été loué cinquante et une semaines en 2019 pour un montant de 19 419 euros. Avec le régime du micro-BIC, le couple paierait 4 583 euros d’impôt tandis qu’avec le régime du réel simplifié, compte tenu des charges déduites (charges de copropriét­é, taxes, frais d’agence, maintenanc­e et réparation­s, intérêts d’emprunt…), il verserait zéro euro au fisc pendant dix ans

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