Le Point

Los Angeles fait rêver le marché

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Los Angeles est depuis longtemps une scène importante de l’art contempora­in avec ses maîtres, tels feu John Baldessari – décédé le 2 janvier –, peintre conceptuel, ou Paul McCarthy, pourfendeu­r des clichés de la culture populaire américaine. Si, jusque-là, le marché n’était pas très actif – dans la cité des anges, Hollywood oblige, on a toujours préféré les paillettes et les starlettes aux recherches plastiques des peintres et des sculpteurs –, l’art contempora­in est désormais à la mode. Des galeries ouvrent à foison et les fortunes locales se mettent à collection­ner. Pour la deuxième année se tient, dans les studios de la Paramount Frieze Los Angeles, la foire anglaise importée localement, avec 77 exposants. L’occasion de réveiller tout le public branché de l’art et d’organiser de nombreux événements. Même Brad Pitt, qui pratique désormais la sculpture, devrait gratifier le rendez-vous de sa visite. Ci-dessus, une oeuvre de Carmela Gross (2019).

Du 14 au 16 février, Los Angeles, frieze.com/fairs/ frieze-los-angeles.

C’est la Saint-Valentin digue dondaine, buvons du saint-amour digue dondon… Ras le tonneau ! Ils n’en veulent plus, les vignerons du cru célèbre une fois par an seulement, quand c’est soi-disant la fête des amoureux. Pendant qu’on évoque l’angelot et ses flèches qui mènent au bonheur (ou chez Darty racheter un frigo, car « les histoires d’amour finissent mal… en général »), on ne parle pas de leur terroir. Celui qui s’y connaît un peu en matière de beaujolais sait que moulin à vent c’est de la garde, que morgon s’affiche pierre à fusil, que fleurie est fleuri, etc. Mais saint-amour, à part la carte postale annuelle ? Rien, zéro, même pas un bouquet de violettes.

Joseph de Sonis, marin breton échoué sur zone à la suite d’une tempête de vendanges, dirige ce cru de 318 hectares. « On a relooké notre PLV (publicité sur les lieux de vente), on est bien présents sur les réseaux sociaux et on lance des animations. » But de la manoeuvre : faire connaître l’appellatio­n autrement. Saint-amour, c’est une sorte de puzzle géologique : « On a de la pierre bleue, des argiles, des grès, des sables, on a une belle diversité… », disent les deux costauds frangins Romain et Cyril Laplace, du domaine du Moulin Berger. Ici comme partout en Beaujolais, c’est la nouvelle génération qui a pris le pouvoir et fait renaître le goût pour ce vin. « Nous on égrappe tout, on fait en macération classique comme en Bourgogne. Il faut arrêter de s’interdire de faire des bonnes choses. Ce sont les jeunes qui font bouger, comme pour les consommate­urs. »

Des jeunes et des motivés, comme Guillaume Bouchacour­t, formé en Alsace, puis en Autriche et au Canada avant de reprendre les vignes du groupement familial et un métayage sur saint-amour. Rachel Hamet-Spay (Domaine HametSpay) a quitté son cabinet d’audit en 2005. « C’est un retour. J’ai toujours eu ça dans un coin de ma tête, ça été un crève-coeur de me retrouver en internat aux Chartreux à Lyon. On vivait tous en famille, mon père avait douze frères et soeurs et une de ses soeurs a eu huit enfants. Il y avait toute une ambiance… » Elle s’est sans doute érodée, cette ambiance, mais, malgré les crises passées, le Beaujolais demeure la terre du partage, du bien-vivre et des amoureux

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