Zoé, dialoguiste pour robots
Ancienne étudiante des Arts décoratifs de Strasbourg et de l’école française de design Ensci-Les Ateliers,
Zoé Aegerter reconnaît volontiers que sa carrière n’a rien d’un accident de parcours. Tombée dans la marmite du design dès l’âge de 13 ans, cette trentenaire, originaire de Paris, s’intéresse aux interactions entre êtres humains et assistants conversationnels. Elle est dialoguiste pour robots. Freelance, elle travaille pour de multiples entreprises qui désirent développer une offre sur les interfaces conversationnelles : des médias, des grands groupes, etc. Elle planche sur des scénarios nous amenant à interagir avec Siri, Google Assistant ou encore Alexa, « des pantins technologiques dotés d’une voix de synthèse et guidés par des scripts ». Concrètement, elle ne fait pas de programmation : elle donne aux développeurs un cahier des charges qui énumère toutes les interactions possibles pour une réponse déterminée. Par exemple, pour qu’une interface conversationnelle donne la météo, il y a des centaines de questions possibles : « Dis Siri, quel temps fait-il demain ? / Dis Siri, c’est quoi la météo de demain ? / Dis Siri, fait-il beau demain ? » « La notion de dialogue fait encore figure de but à atteindre plus que de réalité : aujourd’hui, nous nous situons dans la logique du question/réponse », précise-t-elle. Entre améliorations techniques et nouveau monde issu de la crise sanitaire, les métiers liés aux interfaces conversationnelles tendent déjà à se multiplier. Pour l’heure, Zoé Aegerter poursuit ses recherches dans ce domaine, allant jusqu’à imaginer, dans un futur encore éloigné, des interfaces devenant psychanalystes ou défenseurs des droits syndicaux
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