Franck Papazian : « La transition écologique, c’est le nouveau digital »
Virage. Homme de communication, Franck Papazian met son groupe d’écoles à l’heure de l’écoresponsabilité.
Avec MediaSchool, Franck Papazian s’est imposé comme un acteur majeur de l’enseignement supérieur privé et de la formation continue aux métiers de la communication, du digital et des médias. Son groupe abrite aujourd’hui une quinzaine de marques : CB News, Stratégies, INfluencia-Cristal Events, IEJ, Paris School of Luxury, Elysées alternance… Il s’apprête à lancer la Green Management School pour former les managers à la transtion écologique et solidaire.
Le Point: Comment votre groupe, MediaSchool, a-t-il vécu le confinement?
Franck Papazian:
Le groupe MediaSchool, dans lequel interviennent 1 000 professeurs, accueille 5 500 étudiants. Dès que nous avons vu se profiler le confinement, nous avons pris les mesures nécessaires pour ne pas créer de rupture dans notre offre pédagogique. Les cours ont été transférés sur Microsoft Teams. Tous les cursus iront à leur terme. Tous nos médias (Stratégies, CB News) ont poursuivi leur parution. Et tous nos collaborateurs étaient en télétravail.
Juste avant le confinement, vous avez annoncé le lancement de la Green Management School, qui formera les futurs managers à la transition écologique et solidaire. Qu’en est-il aujourd’hui?
L’ouverture est prévue en octobre. Cette formation alternée s’adressera à des étudiants d’un niveau bac + 3, mais aussi à des professionnels déjà en poste et/ ou en reconversion. Nous n’avons pas attendu pour organiser des master class virtuelles avec la présidente de notre comité scientifique, Audrey Pulvar, ex-présidente de la Fondation Nicolas Hulot, qui a réuni un corps professoral d’exception pour former des managers de la transition écologique et solidaire, mais également des managers responsables. Car l’écoresponsabilité sera un facteur de succès et de prospérité pour les entreprises.
Durant le confinement, on a vu se développer les webinaires, ces conférences en ligne. Ce mode de communication peut-il être pérenne?
Ce format est un succès, les gens y adhèrent. Pour les événements, je pense qu’une forme hybride va s’installer, mêlant présentiel et distanciel pour additionner networking, puissance et visibilité.
Cela vaut-il aussi pour l’enseignement?
Cela ne fait aucun doute. L’avenir est aux campus connectés. MediaSchool va organiser de 20 à 30 % de ses cours à distance. Cela permettra d’accélérer la formation du plus grand nombre en blended learning.
Quelles formations voyez-vous se développer?
Celles qui préparent aux métiers d’écoresponsabilité. La transition écologique et solidaire, c’est le digital d’il y a quinze ans. Tout chef d’entreprise qui veut faire basculer son modèle de business doit être préparé à ça. Qu’on soit DRH, directeur de la communication, DG ou président, nous ne ferons plus nos métiers comme avant. La donne « responsable » sera décisive.
Cette dimension écologique va-t-elle inciter les marques à communiquer encore différemment?
Les entreprises qui n’adhèrent pas à la transition écologique ont du souci à se faire. La vigilance des consommateurs va se renforcer. Le fonctionnement même des entreprises sera scruté. Il est peu probable que les grands groupes continuent systématiquement à faire voyager leurs cadres pour des réunions. Là encore, le distanciel sera prééminent. Résultat : moins de pollution, plus d’économies et une véritable économie d’énergie dans tous les sens du terme.
Le philosophe Gaspard Koenig nous invite à «ralentir». Vous y croyez?
Je ne vois pas une «baba-coolisation» de la société. Dans l’immédiat, nous avons besoin de travailler davantage. Mais nous travaillerons mieux. Le télétravail va changer les relations dans l’entreprise en faisant se concentrer les salariés sur l’essentiel. La pandémie a déjà imposé de nouveaux standards relationnels. On aura toujours besoin de déjeuner ou de prendre un café ensemble
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« Je ne vois pas une “baba-coolisation” de la société. »