Le taux d’épargne explose
Les Français ont épargné pendant le confinement. De manière contrainte puisqu’ils ne pouvaient pas acheter, aller au restaurant, voyager… mais aussi par précaution. Ils ont ajouté environ 30 milliards d’euros aux 12 milliards qu’ils épargnaient traditionnellement. Le taux d’épargne a ainsi atteint le chiffre astronomique de 27 % du revenu disponible.
Une hausse en période d’incertitude n’est pas une surprise. Pendant la crise financière de 2008, le taux était monté à 16,1 % contre 14,8 % un an plus tôt. Bis repetita avec le mouvement des Gilets jaunes et les grèves suscitées par le projet de réforme des retraites. « Les 17 milliards d’euros qui ont été distribués aux Français début 2019 ont été en grande partie épargnés », relève Philippe Crevel, du Cercle de l’épargne.
Cette épargne est très peu placée, ce qui témoigne de l’inquiétude des Français, qui veulent en disposer à tout moment. Elle est restée pour partie sur les comptes en banque. Les dépôts à vie ont atteint 411 milliards d’euros contre 242 milliards en 2012 tandis que les sommes investies sur le Livret A sont passées dans le même temps de
250 milliards à 298,6 milliards selon les chiffres de la Banque de France et de la Caisse des dépôts. Pour l’année 2020, l’OFCE table sur une hausse de 55 milliards d’euros et situe le taux d’épargne autour de 19 % du revenu disponible brut. Un taux qui devrait demeurer élevé en raison des craintes quant à l’avenir : hausse du chômage, faillites d’entreprises… Une épargne de précaution que les professionnels vont tenter de transformer en épargne plus longue – et notamment en épargne retraite. Ils devront pour ce faire rassurer sur la solidité et la liquidité des placements proposés, séduire en proposant un rendement certes pas mirobolant mais qui protège leur pouvoir d’achat
■