Ces dividendes qui divisent
Ici et là s’élèvent des voix pour réclamer à Axa de ne pas verser de dividendes. Ce que l’entreprise devrait pourtant faire fin juin, avec le consentement de Bruno Le Maire : « Conformément à la règle que j’ai fixée, je ne m’opposerai pas au versement de dividendes d’Axa, à partir du moment où ils sont raisonnables, car Axa n’a fait appel ni au prêt garanti par l’État ni aux reports de charges sociales et fiscales. Il y a d’autres assureurs, je pense en particulier à Allianz, qui ont déjà versé des dividendes. Il faut faire attention à ne pas fragiliser Axa par rapport à ses concurrents. » avec gourmandise des restaurateurs, qui veulent voir en ce fils de tenancier de bar un allié de poids. À voir… On nous souffle que le sujet des assurances n’était pas le plat principal de ces agapes entre vieux amis, préoccupés plutôt par le renouveau politique.
« Dans mon métier, on n’a pas de gens connus qui peuvent pousser des coups de gueule et surtout être écoutés par le président », regrette Emmanuelle Gratia. Dans l’Oise, elle possède un magasin de prêt-à-porter, emploie 5 personnes et a rejoint une action collective sur la plateforme Internet V pour verdict, qui regroupe près de 300 artisans et commerçants, pour faire plier ses assureurs. « Avant le confinement, j’ai reçu 160 000 euros de stock de vêtements. Avec le changement de saison, je ne peux rien en faire. C’est une somme tout de même plus importante que les chiffres avancés par certains chefs. » Dans le Beaujolais, on signale une autre action en justice de restaurateurs, contre Axa là aussi : ils sont titulaires de contrats qui diffèrent de celui de Manigold. En bordure du champ de bataille, d’autres préfèrent négocier loin des caméras et des tribunaux. Il y a Philippe Ginestet, le roi des petits prix, à la tête des magasins Gifi (1,5 milliard de chiffre d’affaires), Olivier Bertrand, le dieu du burger – avec son groupe éponyme qui compte notamment les enseignes Burger King, Angelina – (1,8 milliard), Franck Provost, le coiffeur star… Une partie de leurs établissements pourrait être couverte pour perte d’exploitation. Deux généraux du CAC 40 s’activent aussi, ils sont allés toquer à la porte du gouvernement et demander son aide pour tordre le bras à leurs assureurs. Les bailleurs de centres commerciaux ne sont pas en reste. Eux aussi disposent de contrats les protégeant de la baisse d’activité. Ils les passent au peigne fin à la recherche d’« ambiguïtés ». La paix n’est pas pour demain
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Deux généraux du CAC 40 sont allés toquer à la porte du gouvernement et demander son aide pour tordre le bras à leurs assureurs.