Le Point

Évasion : arboretums, auprès de mon arbre

Splendeur et grandeur des arboretums, ces parcs célébrant des espèces végétales d’essences diverses, en six échappées de branche en branche.

- PAR MARIE-CHRISTINE MOROSI

CAP SUR BALAINE

Rentrez sur votre GPS les coordonnée­s « 46°41’49.34” N/3°14’47.04E » et vous arriverez sans encombre au château de Balaine dans l’Allier. Cette demeure aux tourelles ardoisées, et dont les fondations datent du XIIe siècle, a pour écrin un parc botanique de 20 hectares, pépite du Bourbonnai­s. Planté à partir de 1804, son arboretum suit un parcours qui spécifie bien chaque essence. Avec ses belvédères, pont japonais et orangerie, le domaine s’anime au gré des saisons, des fêtes des plantes et de la vie de la pépinière. On peut y faire son marché végétal et repartir le coffre plein de belles plantes.

À ne pas manquer : la petite forêt de Sassafras albidum, dit aussi « laurier des Iroquois ».

Arboretum de Balaine, Villeneuve-sur-Allier, Allier, www.arboretum-balaine.com. Où dormir : au château, dans l’une des cinq chambres d’hôtes ouvrant sur le parc. À partir de 130 € la nuit.

ARBRES DE COLLECTION CHEZ LOUIS XIV

C’est sur le domaine de Versailles que le Muséum national d’histoire naturelle a planté l’arboretum de Versailles-Chèvreloup, une collection d’arbres et d’arbustes considérée comme la plus riche d’Europe. Deux mille cinq cents espèces composent ce parc dépaysant, où l’on passe du bosquet de Californie à celui de Patagonie. À ne pas manquer : l’allée des cèdres bleus, un ensemble unique par leur nombre. Arboretum de Versailles-Chèvreloup, Yvelines, www.arboretumd­eversaille­schevrelou­p.fr.

Où dormir : Les Charmilles des cordeliers, Noisy-le-Roi. Chambres d’hôtes, gîtes dans un couvent du XVIe siècle parmi 2 hectares de jardins, charmilles­descordeli­ers.com. À partir de 170 € la nuit.

ÉTÉ INDIEN À CROZANT

Pour parcourir l’une des plus belles collection­s d’érables, il faut se rendre en Creuse. Créé par un couple de passionnés, Philippe et Nell Wanty, l’arboretum de la Sédelle, qui réunit 90 espèces du monde entier, a été homologué par le Conservato­ire des collection­s végétales spécialisé­es (CCVS). Havre de paix, le domaine recèle aussi un jardin à l’anglaise et une multitude de chênes, de liquidamba­rs, de viornes et d’étonnants cornus. À ne pas manquer: dans la prairie des chênes, le « papy » des lieux, un Quercus robur, tricentena­ire.

Arboretum de la Sédelle, Crozant, Creuse, www.arboretums­edelle.com.

Où dormir : Hôtel du Lac, Crozant, www. hoteldulac-crozant.com. À partir de 130 € la nuit, en demi-pension.

ARBRES DE FAMILLE

Au coeur du Gâtinais, avec plus de 2 600 espèces rares ou insolites, l’arboretum national des Barres recèle, dans un écrin de 35 hectares, l’une des plus riches collection­s européenne­s d’arbres et arbustes représenta­tifs des cinq continents. Ce domaine est issu de l’héritage botanique de l’horticulte­ur Philippe André de Vilmorin, qui a acquis ces terres en 1821 pour cultiver des espèces destinées à fournir des mâts de navires, tels les pins de Riga ou de Calabre. Plus tard, Maurice de Vilmorin, botaniste, se lance dans une collection de feuillus et de diverses essences cultivés dans un très original Fruticetum vilmorinia­num, où il acclimate des graines envoyées par des missionnai­res. L’État, qui possède à présent cet ensemble, le bichonne et l’enrichit de nouvelles plantation­s.

À ne pas manquer: le Sequoia sempervire­ns (un séquoia toujours vert), l’arbre le plus haut du Loiret, qui culmine à 46 mètres.

Arboretum national des Barres, Nogent-sur-Vernisson, Loiret, www.arboretumd­esbarres.fr.

Où dormir : L’Échappée belle, chambres et table d’hôtes, à Vieilles-Maisons-surJoudry, www.lechappeeb­elledegrig­non.fr. À partir de 64 € la nuit.

POUMON VERT URBAIN

Si proche de Paris, entre le Plessis-Robinson et Châtenay-Malabry, l’arboretum de la Vallée-aux-Loups constitue avec son voisin, le parc de la maison de Chateaubri­and, un lieu de promenade de charme en pleine verdure et hors du temps. Cette collection fantastiqu­e représente l’héritage bien entretenu de la famille Croux, qui fut l’une des plus grandes dynasties de pépiniéris­tes du XIXe siècle.

À ne pas manquer : un cèdre bleu pleureur de l’Atlas, unique au monde par sa hauteur, de 14 mètres, et son ombrage, de 700 mètres carrés.

Arboretum de la Vallée-aux-Loups, Chatenay-Malabry, Hauts-de-Seine, www.parcsetjar­dins.fr/jardins/827-arboretum-de-la-vallee-aux-loups.

Où dormir : La Maison de Robinson, maison d’hôtes située dans un parc privé, www.lamaisonde­robinson.fr.

À partir de 280 € la nuit.

À L’OMBRE DE PROUST

« Voir un lieu une fois – comme Segrez – peut laisser un souvenir plus important que d’en voir un autre, mille fois », écrivit Marcel Proust dans sa correspond­ance à propos de Segrez. Évoquait-il la demeure de grès crème, construite en 1733 et qu’ont fréquentée Diderot et Voltaire, ainsi que son parc, où affleurent des sources en abondance ? Ou faisait-il allusion à l’arboretum Segrezianu­m, imaginé comme une entreprise scientifiq­ue en 1857 par un botaniste et horticulte­ur, Pierre Alphonse Martin Lavallée. Après avoir planté un millier d’arbres, dont des cyprès chauves et des tulipiers, il avait fait de son domaine le plus grand arboretum d’Europe. Propriété privée, les visites sont à présent ultralimit­ées. À ne pas manquer: les dômes formés par des faux de Verzy, ces hêtres aussi tortueux que ceux de la forêt de Verzy, près de Reims.

Arboretum de Segrez, Saint-Sulpice-deFavières, Essonne, segrez.wixsite.com/ segrez.

Où dormir : Le Moulin bleu, à Saint-Cyrsous-Dourdan, www.gites-de-franceesso­nne.com. À partir de 140 € la nuit.

« Voir un lieu une fois – comme Segrez – peut laisser un souvenir plus important que d’en voir un autre, mille fois. » Marcel Proust

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