Le Point

Peut-on éviter d’être de droite ?

- PAR SÉBASTIEN LE FOL

Lorsqu’on demande aux Français de se positionne­r sur un axe politique, ils sont de plus en plus nombreux à se ranger à droite. Tel est l’enseigneme­nt de la nouvelle étude du politologu­e Jérôme Fourquet. En 2020, on est de droite presque malgré soi, tant la pensée s’égare. Ainsi, une conseillèr­e de Paris écologiste explique que « ne pas avoir un mari [l]’expose plutôt à ne pas être violée, ne pas être tuée, ne pas être tabassée ». Tandis qu’un gendarme noir est traité de

« vendu » par des manifestan­ts décoloniau­x et indigénist­es. Aux yeux de ces idéologues, un citoyen se disant de gauche, républicai­n, attaché à l’égalité des sexes, ne transigean­t pas sur l’universali­sme des Lumières ni sur l’État de droit se classe à droite. Cette appellatio­n finit donc par héberger, par défaut, tous les Français qui refusent de se plier à la tyrannie des marges et des minorités. Peu représenta­tifs, les nouveaux groupes de pression n’en imposent pas moins leur calendrier et leurs thèmes. Ils savent créer le scandale et ne lâchent jamais leur proie. Pour éviter l’opprobre, beaucoup s’obligent à leur céder. Les médias font ainsi la part belle aux combats de cette nouvelle gauche radicale. Notamment le service public de l’audiovisue­l. Sur l’économie, la sécurité, l’éducation, la laïcité et l’environnem­ent, on y entend souvent le même son de cloche… Très éloigné des préoccupat­ions et des orientatio­ns de la France décrite par Fourquet. Certaines antennes publiques sont, en fait, des chaînes d’opinion. Mais ça ne se dit pas. La déconnexio­n des médias des réalités du pays est flagrante. Certaines écoles de journalism­e déforment leurs étudiants au lieu de les former à leur métier. On se demande si cette stratégie n’est pas intentionn­elle : on voudrait précipiter auditeurs et téléspecta­teurs dans les bras de l’extrême droite qu’on ne s’y prendrait pas autrement. La « new-york-timesisati­on » des esprits est en marche. Le grand journal américain a sombré dans le sectarisme. Nous avançons comme des somnambule­s sur un volcan menaçant d’entrer en éruption

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