Une « Ami » qui vous veut du bien
Avec sa citadine électrique sans permis, Citroën propose une solution de mobilité individuelle accessible à presque tous.
C’est ce qui s’appelle tomber à pic. Alors que les transports en commun et les locations de véhicules partagés éveillent légitimement l’inquiétude de leurs usagers pour d’évidentes raisons sanitaires, Citroën lance un (petit) pavé dans la mare de la mobilité avec l’Ami. Cette microcitadine électrique est, en effet, proposée peu ou prou au prix d’un Pass Navigo (l’abonnement permettant d’utiliser le réseau RATP en Île-de-France), soit 78,49 euros par mois sur 48 mensualités avec un premier loyer de 100 euros. Une autre formule de location sur la même durée est proposée à 19,99 euros par mois moyennant un apport de 2 641 euros. Enfin il est possible d’acheter comptant l’Ami pour 6 000 euros, tous ces chiffres prenant en compte le bonus de 900 euros offert par l’État.
Une offre qui apparaît sans concurrence aujourd’hui : l’Ami, dotée d’un chauffage, peut transporter deux occupants qui sont protégés des intempéries par une vraie carrosserie. Pour parvenir à ce résultat, les concepteurs ont néanmoins dû se résoudre à des choix. Comme celui de limiter sa vitesse de pointe à 45 km/h, ce qui présente l’avantage de la rendre accessible dès 14 ans aux titulaires du permis AM (version moderne du brevet de sécurité routière), mais qui a l’inconvénient de lui interdire l’accès aux voies rapides telles que le périphérique parisien, et donc, en pratique, l’accès à certains aéroports excentrés. De même, si la petite Citroën se contente d’un moteur électrique de 6 kW (8 ch) grâce à sa légèreté (471 kg), elle doit aussi composer avec une petite batterie de 5,5 kWh qui, si elle peut être rechargée en seulement trois heures sur une prise domestique, n’autorise qu’une autonomie de 70 kilomètres. Un rayon d’action qui devrait toutefois se montrer suffi
Sa vitesse de pointe est limitée à 45 km/h, ce qui la rend accessible dès 14 ans aux titulaires du permis AM.
sant pour les déplacements quotidiens de la plupart des Français.
Assemblée au Maroc, l’Ami présente quelques astuces de conception pour réduire son coût de fabrication : elle n’est, par exemple, constituée que de 250 pièces distinctes contre plus d’un millier pour une voiture classique. Pour parvenir à ce résultat, les stylistes ont fait preuve de créativité : les boucliers avant et arrière sont interchangeables, tout comme les portes droite et gauche, ce qui implique que l’une d’entre elles s’ouvre face à la route – on appelle aussi cela porte « suicide » –, en l’occurrence celle permettant d’accéder au poste de conduite, ce qui se révèle plutôt pratique à l’usage tout en constituant un clin d’oeil à la 2 CV de 1948.
Sièges décalés. Ultracompacte, l’Ami se présente comme une microcitadine biplace suffisamment courte – 2,41 mètres de longueur (presque 30 centimètres de moins qu’une Smart) –, pour se garer là où aucune autre voiture ne pourrait le faire, mais pas assez étroite (1,39 mètre de largeur) pour se faufiler entre les autos comme un scooter. Un compromis qui donne à la petite Citroën un niveau de sécurité suffisant pour rassurer des parents cherchant un premier moyen de transport individuel pour leurs adolescents, et un niveau de confort et de facilité de conduite de nature à séduire automobilistes ou usagers des transports en commun.
Ces mensurations inhabituelles permettent en outre d’offrir un agencement intérieur innovant : les deux sièges sont installés côte à côte, légèrement décalés, celui du passager étant disposé en retrait, à la fois pour ménager devant ses pieds un espace de rangement de 64 litres, très pratique au quotidien, et ainsi éviter aux deux occupants de se retrouver épaule contre épaule compte tenu de l’étroitesse de l’habitacle. Le poste de conduite bénéficie d’une excellente vision périphérique, et d’une meilleure convivialité qu’avec un agencement des sièges en tandem comme le propose le Renault Twizy (voir encadré). Un autre espace de rangement est disponible derrière le siège conducteur avancé. Comme on pouvait s’y attendre, compte tenu du prix, la finition est du genre spartiate avec un habillage intérieur faisant la part belle aux plastiques durs. Pas d’autoradio ou de système de navigation, il y a le smartphone pour ça – pour lequel une prise USB a été prévue –, éventuellement complété par une enceinte audio Bluetooth, en supplément. Pour le style, si la petite Citroën n’est proposée qu’en teinte grise, elle peut être personnalisée au moyen d’accessoires de couleur et d’autocollants, à poser soi-même.
Innovante sur le plan du concept, l’Ami l’est aussi sur celui de la commercialisation. Si elle peut être achetée dans une centaine de concessions Citroën, elle peut l’être aussi dans les rayons de l’un des 39 magasins Fnac et Darty participant au lancement du modèle, voire, plus simplement encore, commandée sur Internet via les sites de ces enseignes, et enfin, pour celles ou ceux qui le souhaitent, livrée à domicile